Inde : les travailleurs de l’automobile face au Covid02/06/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/06/2757.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Inde : les travailleurs de l’automobile face au Covid

La ville de Chennai, anciennement Madras, dans l’État du Tamil Nadu au sud-est de l’Inde, est une agglomération de 11 millions d’habitants. Elle héberge de grandes usines de construction automobile, dont les salariés ne se sont pas rendus au travail par crainte du Covid.

Cet État est l’un de ceux où le nombre de personnes infectées par le coronavirus est très élevé. Vu leurs conditions de travail, les milliers de travailleurs qui font tourner les usines d’une douzaine de constructeurs automobiles de Chennai se sont sentis particulièrement menacés. Des manifestations de mécontentement avaient eu lieu fin mai chez Hyundai et Ford, avant que les dirigeants ferment les usines, incapables de faire face à la contagion, celle due au virus comme celle de la colère montante.

Chez Renault-Nissan, près de 9 000 ouvriers et employés, dont une grande partie de temporaires, ont menacé de faire grève, par l’intermédiaire de leurs représentants syndicaux. La direction était accusée de faire tourner les chaînes sans la moindre distanciation physique ni mesure d’hygiène. Les syndicalistes ont attaqué en justice les autorités qui laissaient les constructeurs automobiles poursuivre l’activité, en prétextant l’urgence des commandes. Le 31 mai, le tribunal a ordonné une inspection des installations, tout en demandant aux travailleurs de retourner à l’usine. Même si la plupart des constructeurs ont repris l’activité ce jour-là, de nombreux travailleurs n’ont pas confiance dans les promesses de la direction d’instaurer des mesures de sécurité. Ils exigent, tant que dure l’épidémie, un étalement des effectifs sur plusieurs équipes, ainsi que des compensations financières pour les familles des travailleurs décédés des suites du Covid.

Les responsables sont tout désignés, les patrons de Renault-Nissan n’ayant proposé la vaccination qu’à 200 travailleurs sur l’ensemble de l’effectif. Tout un symbole…

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