Leur société

Épargne : 142 milliards de réserves, pour qui ?

Selon un rapport de la Banque de France, l’épargne des ménages a bondi en un an : depuis la fin du premier trimestre 2020, 142 milliards d’euros supplémentaires auraient été accumulés par rapport à la somme habituelle sur une même période. Les dépôts sur les comptes à vue et sur le livret A ont augmenté de 20 %, soit 100 milliards d’euros.

D’après les analystes économiques, cette hausse de l’épargne aurait deux causes. La première serait les périodes de confinement, qui ont bloqué des dépenses n’étant pas de première nécessité, tels les sorties, les voyages, les achats pouvant être reportés, etc. Ces économies qualifiées de forcées ont majoritairement concerné les couches les plus aisées de la population, on le constate d’ailleurs en voyant une partie d’entre elles investir maintenant dans l’achat d’appartements ou de résidences secondaires.

Une autre cause, qui touche, elle, les travailleurs, serait l’inquiétude face à l’avenir devant la difficulté de trouver un emploi, quand les licenciements économiques se multiplient et le chômage augmente. Mais encore faudrait-il qu’ils aient eu les moyens de mettre de l’argent de côté, l’allocation de chômage partiel ne couvrant que 84 % de leur salaire antérieur, et pour les plus modestes c’est surtout leur endettement qui a augmenté. En définitive, selon le Conseil d’analyse économique, 70 % du surplus de l’épargne n’a été accumulé que par un cinquième des ménages.

Dans cette période de crise où les fermetures d’entreprises se multiplient, les plus riches se moquent de « l’intérêt national » et choisissent d’arrondir leur capital par la spéculation, même si cela conduit l’économie au précipice. Quant aux travailleurs, ils seraient trop heureux s’ils pouvaient, eux, avoir un petit bas de laine en prévision de lendemains qui déchantent.

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