Israël-Palestine : guerre et occupation sans fin26/05/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/05/2756.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Israël-Palestine : guerre et occupation sans fin

Sous la pression américaine, le gouvernement israélien a accepté de mettre fin, à compter du vendredi 21 mai, à ses bombardements sur la bande de Gaza, le Hamas quant à lui s’engageant à cesser ses tirs de roquettes.

Le système d’interception de missiles d’Israël, aussi efficace soit-il, n’a pas empêché ces tirs de faire 12 victimes parmi sa population. En montrant qu’il pouvait cibler la population des villes d’Israël, le Hamas voulait exploiter politiquement l’indignation des Palestiniens face à la répression menée par la police israélienne sur l’esplanade des Mosquées, à Jérusalem. Mais le bilan du terrorisme pratiqué à grande échelle par l’État israélien est sans commune mesure avec celui du Hamas : les missiles, obus et drones israéliens ont tué plus de 240 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, souvent des familles entières.

Pour les deux millions d’habitants de l’enclave de Gaza, le cessez-le-feu ne signifie pas la fin du calvaire. Selon les décomptes des Nations unies, 24 centres de santé, 50 établissements éducatifs ainsi que le seul laboratoire de dépistage du Covid-19 ont été touchés par les bombardements. L’eau, le fuel, l’électricité, le béton manquent dramatiquement, Pour autant les autorités israéliennes n’ont pas annoncé un allègement du blocus qu’elles imposent depuis des années à ce territoire.

Ce cessez-le-feu ne peut que représenter une trêve toute relative avant de nouvelles explosions de violences, car rien de ce qui est à l’origine de l’actuelle escalade meurtrière n’est résolu. Le sort des résidents palestiniens de Cheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, menacés d’expulsion au profit de colons juifs, est toujours suspendu à la décision d’un tribunal israélien. Les manifestations de Palestiniens pour s’opposer à la colonisation rampante de la partie arabe de Jérusalem et de la Cisjordanie se sont poursuivies, malgré la répression des soldats israéliens dont les tirs ont fait plus de 25 morts.

De son côté, le Premier ministre israélien a trouvé un intérêt quasiment personnel à prolonger l’état de guerre. Alors que les élections de mars ne lui avaient pas permis de dégager une majorité et que son avenir politique paraissait compromis par ses démêlés judiciaires, Netanyahou espère que le réflexe d’union provoqué par le conflit l’aidera à se maintenir au pouvoir. Son attitude n’est peut-être pas pour rien dans la brutale montée des tensions. Mais, quel que soit le futur dirigeant du gouvernement, il sera l’otage des partis d’extrême droite qui, grâce au nombre de leurs députés au Parlement, sont en situation d’exiger notamment une nouvelle accélération de la colonisation.

Une partie de la population israélienne est heureusement consciente de l’impasse dans laquelle on l’enfonce. Une manifestation a réuni plusieurs milliers de personnes samedi 22 mai dans le centre de Tel-Aviv pour appeler à la coexistence entre Juifs et Arabes et revendiquer l’égalité des droits. C’est dans la voie d’une lutte commune, tant contre le colonialisme de l’État israélien que contre l’oppression subie par les Palestiniens, que réside le seul espoir pour les populations palestinienne et israélienne.

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