Réforme de l’État : la vraie-fausse suppression des préfets19/05/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/05/2755.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Réforme de l’État : la vraie-fausse suppression des préfets

Le 6 mai, le Premier ministre Castex a annoncé la suppression du corps des préfets, mais pas leur fonction de représentant de l’État dans les régions et les départements.

Après la vraie-fausse suppression de l’ENA, cette mesure s’inscrit dans une prétendue réforme de la haute fonction publique annoncée par Macron. Son objectif consisterait à fusionner les différents corps d’État comme les préfets, les inspecteurs des finances, ceux des affaires sociales, etc., en un corps unique de hauts fonctionnaires. D’après Castex, ceux-ci pourraient ainsi passer d’une fonction à une autre, d’un ministère à l’autre et cela permettrait de « favoriser des parcours plus ouverts et moins cloisonnés, mieux suivis et régulièrement évalués tout au long de leur carrière ». Si cette réforme est autre chose qu’une opération de communication se limitant à changer des étiquettes, elle se limiterait à modifier la gestion et le déroulement de carrière des hauts fonctionnaires de l’État, sans remettre en cause leur existence.

Des réactions indignées à ce projet sont venues de l’extrême droite et même du PCF. D’après Valls, l’ancien Premier ministre de Hollande, il s’agirait « d’un véritable abaissement de l’État et d’une mise en cause de notre organisation républicaine ». Le député LR Thiériot y a vu carrément un « démantèlement de l’État ». Pour l’ancien bras droit de Le Pen, Philippot, le projet irait même jusqu’à « détruire encore un peu plus la France ». C’est évidemment un florilège d’hypocrisie de la part de politiciens qui savent parfaitement que cette réforme, si tant est qu’elle ait une réalité, ne changera pas grand-chose au fonctionnement de l’État.

Quant au PCF, on a vu dans ce concert son député Jumel lui-même parler de « désossement de l’État par le président de la République pour le mettre à sa main ». Voilà un bien étrange Parti communiste qui, au lieu de dénoncer cet État, appareil de contrainte et de répression organisé de façon à échapper au contrôle de la population et totalement subordonné aux intérêts de la minorité de riches possédants qui dominent la société, s’en fait le défenseur !

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