Leur société

Prime à l’embauche : pour les patrons, pas pour la jeunesse !

Un rapport d’évaluation de l’efficacité de la prime à l’embauche lancée en août dernier vient d’être publié. Sa conclusion, prévisible, est qu’elle n’a pas eu le moindre impact sur le chômage des jeunes, mais a rempli quelques caisses patronales.

Cette prime, d’un montant de 4 000 euros, est versée par l’État aux entreprises qui embauchent un jeune de moins de 26 ans en CDI ou en CDD de trois mois ou plus, avec un salaire inférieur à 1,6 fois le smic. Elle avait été présentée comme l’une des mesures phares du plan gouvernemental « Un jeune, une solution ».

La ministre du Travail, Élisabeth Borne, a prétendu que cela aurait permis l’embauche de 1,5 million de jeunes de moins de 26 ans entre août 2020 et mars 2021. Mais on se demande bien où sont ces jeunes qui ont trouvé un emploi. Car, dans les familles ouvrières, la réalité a plutôt été les contrats rompus sous prétexte de crise sanitaire, les missions d’intérim non reconduites et la galère pour retrouver ne serait-ce qu’un petit boulot.

Même une évaluation officielle, menée par la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère du travail (Dares), estime que ce dispositif n’aurait abouti qu’à la création de 60 000 emplois, au détriment du travail intérimaire et des CDD de courte durée. Et elle conclut que cette prime n’a pas fait baisser le chômage de cette classe d’âge.

En réalité, le seul effet notable de cette mesure, ce sont les 800 millions d’euros empochés par les entreprises qui auront profité de cette manne pour gonfler leurs bénéfices. Mais n’était-ce pas le véritable objectif ?

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