Manifestations en soutien aux Palestiniens : malgré les interdictions, des milliers dans la rue19/05/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/05/2755.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Manifestations en soutien aux Palestiniens : malgré les interdictions, des milliers dans la rue

Samedi 15 mai, en dépit des cris d’orfraie du ministre de l’Intérieur, Darmanin, et de l’interdiction des manifestations à Paris, Grenoble et Nice, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans toute la France en soutien aux Palestiniens bombardés.

Les représentants de l’État français, et ceux qui aspirent à le devenir, n’ont pourtant pas ménagé leur peine pour étouffer toute contestation de la politique de l’État israélien. Mercredi 12 mai, la préfecture de police a interdit un rassemblement parisien, à l’issue duquel le président de l’association France Palestine Solidarité a été arrêté. Jeudi 13 mai, approuvé par la maire de Paris, Hidalgo (PS), Darmanin a interdit la manifestation parisienne du samedi. Le prétexte du risque de trouble à l’ordre public et les accusations d’antisémitisme proférées contre les manifestants pro-Palestiniens ont été largement relayés par une ribambelle de politiciens, du PS au Modem en passant par LREM. D’autres, comme Éric Ciotti (LR), ont justifié l’interdiction de la manifestation à Nice en présentant le conflit israélo-palestinien comme une guerre de la démocratie contre le terrorisme. Priver des manifestants de leur liberté d’expression, au nom de la démocratie : il fallait oser ! À droite, Valérie Pécresse a apporté son soutien aux bombardements israéliens, évoquant de « légitimes ripostes ». Plus hypocrite, Marine Le Pen (RN) a condamné dans un tweet les tirs de roquettes du Hamas, sans un mot contre le terrorisme d’État israélien.

Malgré ce chœur de mensonges et de calomnies, plus de 25 000 personnes ont finalement manifesté le 15 mai à Paris, Marseille, Lyon, Bordeaux, Toulouse, Strasbourg, Nancy, Lille, Montpellier, Nice, Grenoble. Partout, les manifestants ont exprimé leur colère contre la colonisation des terres palestiniennes, contre les bombardements israéliens et contre la complicité des grandes puissances. Nulle part, les caméras des grands médias, pourtant à l’affût, n’ont trouvé un geste ou une parole antisémite à retransmettre. À Paris, bien que l’interdiction de la manifestation ait été dissuasive, malgré l’impressionnant dispositif policier, malgré l’utilisation décomplexée des canons à eau et gaz lacrymogènes, 3 000 personnes ont tout de même pu manifester. Dans plusieurs villes, des militants de Lutte ouvrière ont formé un cortège dynamique, entraînant bien d’autres manifestants, avec drapeaux rouges et chant international des travailleurs. Ils ont pu faire entendre et reprendre leurs slogans, affirmant entre autres qu’un peuple qui en opprime un autre, ne saurait être un peuple libre.

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