Dans les entreprises

Agents territoriaux : à Paris, “Pas une minute de plus !”

Du 17 au 21 mai, les agents territoriaux employés par la Ville de Paris ont manifesté par diverses actions et des journées de grève contre l’augmentation de leur temps de travail annuel, qui passerait de 1 552 à 1 607 heures.

Prévue pour le 1er janvier 2022, cette mesure se traduirait par une perte d’au moins huit jours de congés et un réaménagement contraignant des horaires, notamment pour les banlieusards, qui sont la majorité.

Cette attaque a été programmée dès 2019, par la loi de transformation de la fonction publique, dite loi Dussopt, qui prévoit entre autres d’aligner le statut des agents du secteur public sur ceux du privé. Son but, telle qu’elle a été présentée, serait « d’améliorer la qualité et l’efficacité des services publics » ainsi que « les droits sociaux des agents publics, dans le sens d’une plus grande équité entre les agents de la fonction publique et ceux du secteur privé. » Pour les classes dirigeantes, la justice sociale consiste à ôter à une catégorie de travailleurs les quelques avantages qu’ils ont pu obtenir par leurs luttes ! Quant à l’efficacité du service public, toutes les mesures de restriction budgétaire, à commencer par celles frappant les hôpitaux, ainsi que les fermetures d’écoles, de postes, de petites lignes de chemins de fer, etc. montrent le peu de cas que les gouvernements successifs font de leur « qualité ».

La loi Dussopt est une attaque en règle contre des travailleurs de la fonction publique indispensables à toute vie sociale : agents de nettoyage, personnel d’Ehpad, aides aux personnes âgées ou en difficulté, assistants d’éducation et bien d’autres. Ils ont déjà manifesté leur mécontentement dans un certain nombre de villes. C’est maintenant au tour de Paris, où ils sont plus de 50 000. Ils auraient pu espérer avoir un soutien du côté de la maire, Anne Hidalgo et de sa majorité dite de gauche. Mais non, la mairie s’est contentée de demander un report de trois mois de la date d’application de la loi et de proposer la prise en compte de la pénibilité du travail de nuit ou des métiers de la petite enfance.

Les territoriaux, comme tous les travailleurs, n’ont rien à attendre de cette gauche électoraliste qui a depuis longtemps déserté le terrain des luttes ouvrières. Mais c’est par leur nombre et leur union avec les autres catégories de travailleurs confrontés aux mêmes attaques, qu’ils pourront maintenir leurs droits.

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