Dans les entreprises

Renault : rassemblement contre les attaques patronales

À l’appel de la CGT Renault, quelque 300 travailleurs de différentes usines Renault et d’usines sous-traitantes, se sont retrouvés jeudi 6 mai devant l’usine Renault du Mans, dans la Sarthe.

rassemblement contre les attaques patronales

Des délégations étaient venues des usines du Mans, de Cléon, de Flins, de Lardy, du Technocentre de Guyancourt, des Fonderies de Bretagne (actuellement en lutte), de GM&S, ou des Fonderies du Poitou. On comptait aussi des délégations des entreprises de la métallurgie de la Sarthe : Souriau, NTN, GKN, Valéo.

Pour la journée, la direction de l’usine du Mans avait mis, la veille, quasiment toute l’usine en chômage technique, preuve qu’elle ne tient pas à ce que les travailleurs se rencontrent, au risque que la contestation se propage.

Les patrons de la filière automobile et de toute la métallurgie sont à l’offensive. Renault lui-même a annoncé 15 000 suppressions d’emplois dans le monde, dont 4 600 en France, et menace directement les usines de Choisy, Flins ou la Fonderie de Bretagne.

La CGT Renault, à l’origine de ce rassemblement, conteste ce démantèlement de la filière et de ses emplois, mais en attribue la responsabilité à une politique de délocalisation de la production vers des usines « où la main-d’œuvre est à bas coût », comme en Chine, en Algérie, au Maroc, en Turquie, en Roumanie… Poursuivant cette seule logique, elle revendique par exemple « d’importer une partie de la production des véhicules Dacia vendus en France ».

Non seulement il n’est pas vrai que les usines des pays à bas coût produisent à plein, mais proposer ce type d’objectif ne peut que semer la confusion parmi les travailleurs sur la réalité des attaques patronales, et les désarmer moralement.

En Algérie, Maroc, Turquie, Espagne, Russie, Roumanie, ce sont des milliers d’emplois qui sont déjà supprimés ou vont l’être. En réalité, tous les travailleurs de Renault dans le monde sont menacés et, en reprenant un tel discours, la CGT Renault entre dans le jeu de la direction, qui veut mettre les travailleurs des différentes usines en compétition les uns contre les autres, amenant ceux-ci à se combattre, pendant que Renault comptera les points en continuant ses attaques.

Et puis ce discours de la CGT oublie le fait que, en pressurant les travailleurs partout dans le monde, Renault a engrangé 25 milliards de profit ces dix dernières années et que le groupe a encore plus de 16 milliards de liquidités en caisse ! Tout cet argent suffirait largement à maintenir les emplois et les salaires.

Même si Renault baisse sa production, il veut la maintenir de façon qu’elle continue à dégager suffisamment de profits. En réalité, il est possible de répartir le travail entre tous, en réduisant la charge de travail, ce qui ne serait pas un luxe pour les travailleurs, et en maintenant les salaires de tous. Pour cela, bien sûr, il faudrait prendre sur les profits, mais, comme disent certains travailleurs, « c’est notre peau ou leurs profits ».

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