Leur société

Féminicide de Mérignac : l’indifférence des autorités

Après la mort à Mérignac le 4 mai d’une femme de 31 ans tuée par son mari, Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministère de l’Intérieur, s’est empressée de dédouaner le gouvernement de toute responsabilité.

« Nous avons considérablement augmenté les moyens humains et financiers pour mieux protéger les femmes ! », a déclaré Schiap­pa, après avoir félicité la police pour son intervention au moment du drame, en ajoutant : « N’oublions pas que le coupable, c’est le meurtrier avant tout. »

Cet homme de 44 ans, qui a tué de sang-froid une mère de trois enfants, est bien sûr coupable. Mais cela n’exonère pas pour autant les services de l’État, que défend Marlène Schiappa. La victime avait porté plainte à plusieurs reprises, avait fait condamner son mari pour violence conjugale. Elle a de nouveau porté plainte le 15 mars, alors que son mari avait tenté de l’étrangler. Pourtant, rien n’a été fait, la police n’a nullement agi. Le mari disposait d’armes qui ne lui ont pas été retirées. Aucune perquisition n’a été réalisée à sa sortie de prison et il ne bénéficiait d’aucun suivi psychologique.

Les associations féministes ont donc raison de dénoncer l’hypocrisie de Marlène Schiappa qui a, dès le début, remercié les policiers pour leur engagement. Elle prétend avoir augmenté les moyens humains, avoir œuvré pour la formation des policiers en matière de lutte contre les violences conjugales. Mais tout ce que le gouvernement a créé ces dernières années, c’est un numéro vert. Les associations exigent en vain des moyens en nombre suffisant pour créer des structures d’accueil pour les femmes victimes de violences, du suivi psychiatrique ou psychologique pour les hommes violents.

Toutes ces revendications sont bien légitimes, et l’absence de réponse du gouvernement montre, malgré ses discours, son indifférence à l’égard de ces questions.

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