Airbus – Toulouse : des travailleurs relèvent la tête11/05/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/05/2754.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Airbus – Toulouse : des travailleurs relèvent la tête

Chez Airbus Aviation à Toulouse un débrayage a eu lieu lundi 3 mai durant toute la matinée à l’initiative d’une équipe de peintres. C’est la manifestation du mécontentement causé par les mesures prises par la direction, qui s’amplifient avec la crise sanitaire.

La liste est longue des attaques contre les salaires et les horaires de travail. La dernière mesure ressentie comme une provocation est l’annonce d’une prime de participation d’un montant de… 2,09 euros. D’un côté la direction parle d’un avenir incertain dans le secteur aéronautique, mais de l’autre elle annonce près de 400 millions d’euros de bénéfices au premier trimestre.

Le débrayage est parti d’une vingtaine d’ouvriers d’une salle de peinture, animé par des militants CGT. Ce groupe a réussi à entraîner des travailleurs de petits services à proximité de leur secteur, mais à leur arrivée dans les halls des chaînes de montage ils se sont retrouvés face à des militants du syndicat majoritaire FO, venus appuyer l’encadrement pour empêcher les autres ouvriers de débrayer. Le cortège, qui avait atteint une soixantaine d’ouvriers, se déplaçait dans les ateliers en scandant des slogans appelant les autres à les rallier, au son de trompes comme celles employées pendant les matchs.

Les chefs et les syndicalistes FO ont réussi à intimider les équipes sur les chaînes pour les empêcher de rejoindre le débrayage. Même ceux qui partagent le mécontentement de l’équipe qui a débrayé ont été pris par surprise : d’une part par le débrayage lui-même, d’autre part par la détermination de l’encadrement et des syndicalistes FO à les empêcher de rejoindre le mouvement.

Le débrayage s’est terminé devant le bâtiment de la direction où trois porte-parole ont été reçus. Malgré la déception de n’avoir pas pu entraîner plus de monde avec eux, ceux qui ont débrayé sont fiers de ce qu’ils ont fait : fiers d’avoir manifesté de cette manière la colère que l’immense majorité des travailleurs de l’usine ressent sans trouver encore les moyens de l’exprimer collectivement. Fiers d’avoir défié la direction d’un groupe qui se croit tout permis pour permettre aux actionnaires de continuer à profiter de leur travail quelle que soit la situation.

Ce débrayage, ainsi que la grève menée la semaine précédente pour une augmentation de 100 euros des salaires par quelques dizaines de salariés d’un autre site toulousain, Airbus Defence and Space, sont un début de réaction des travailleurs face à ce qu’ils subissent.

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