Covid : cauchemar pour les pays pauvres28/04/20212021Journal/medias/journalarticle/images/2021/04/P9-2_Brevets_vaccins_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C74%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Dans le monde

Covid : cauchemar pour les pays pauvres

Depuis un peu plus d’un an, on sait que le nouveau coronavirus circule sur toute la planète, totalement insensible aux frontières, en se multipliant à l’envi sur les individus des populations non vaccinées.

Illustration - cauchemar pour les pays pauvres

On ne pourra donc sortir de cette pandémie qu’à l’échelle de toute l’humanité et le combat ne pourra pas être gagné tant que subsisteront des foyers épidémiques. Depuis plus de dix mois, on a découvert et mis au point les vaccins nécessaires pour remporter la bataille, et pourtant… Des pays entiers, de larges territoires de la planète ne disposent d’aucune dose ou si peu, pour la seule et unique raison qu’ils sont pauvres et que les vaccins sont des marchandises comme les autres.

Rien qu’en France, qui n’est pourtant pas en tête de peloton des pays riches les plus vaccinés, dimanche 25 avril, 14 millions de personnes avaient reçu au moins une première dose de vaccin contre le coronavirus soit un peu plus de 20 % de la population. Quelques jours plus tôt, Emmanuel Macron ne craignait pas le ridicule en se félicitant de l’envoi à destination de pays de l’Afrique de l’Ouest de… 100 000 doses de vaccin.

Quelques mois après le début de la pandémie, les États les plus riches, d’abord les États-Unis puis les États européens, ont déversé sur les laboratoires de l’industrie pharmaceutique des flots d’argent. Dès le mois de février 2020, Trump leur offrait 10 milliards de dollars afin, disait-il, de financer la recherche. Puis les États les plus riches ont payé à l’avance, et au prix fort, des quantités astronomiques – 4,6 milliards de doses pour une population totale qui dépasse à peine le milliard d’habitants – de vaccins qui n’étaient encore que des espoirs. Des dizaines de milliards de dollars et d’euros ont ainsi ruisselé sur les laboratoires de la grande industrie pharmaceutique.

À la même époque le programme dit Covax a été mis en place par l’OMS, celle-ci devant en discuter avec les laboratoires pharmaceutiques, négocier, acheter et répartir entre pays pauvres les doses ainsi obtenues. Un an plus tard, le noble objectif affiché par Covax de « garantir un accès juste et équitable pour tous les pays du monde » est évidemment très loin d’être atteint.

En effet, alors que les campagnes de vaccination contre le Covid-19 ont commencé au mois de décembre 2020 et qu’un milliard de doses ont été administrées de par le monde, Covax n’a distribué que 40 millions de doses, c’est-à-dire seulement 4 % de la totalité des doses injectées dans le monde. Là où, en moyenne, dans les pays riches, une personne sur quatre est vaccinée, dans les pays pauvres, c’est une personne sur cinq cents.

L’immense majorité de la population mondiale ne dispose donc d’aucun vaccin. Pas plus qu’elle ne dispose en quantité suffisante de tests de dépistage quels qu’ils soient, ni de respirateurs ni d’oxygène ni même d’équipements sanitaires dignes de ce nom. Un véritable cauchemar pour les populations les plus démunies.

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