La Poste Loire-Atlantique : des facteurs fiers de leur lutte21/04/20212021Journal/medias/journalarticle/images/2021/04/P13-2_piquet_facteurs_Loire-Atlantique_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C6%2C900%2C513_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste Loire-Atlantique : des facteurs fiers de leur lutte

Du lundi 12 au vendredi 16 avril, plusieurs dizaines de facteurs de différentes plateformes de distribution du courrier en Loire-Atlantique ont fait grève, à l’appel des syndicats CGT et SUD, contre les projets de réorganisation dégradant leurs conditions de travail.

Illustration - des facteurs fiers de leur lutte

Sur ces différents sites (au sud, notamment à Mouzillon, Bouaye, Bouguenais, et à l’est, à Nantes-Éraudière), la direction veut supprimer plus de 25 tournées et des emplois, en l’absence d’embauches de collègues intérimaires qui les assuraient. À l’annonce de ces réorganisations, les facteurs se sont mis majoritairement en grève : « On n’est pas des révolutionnaires dans l’âme, mais là, la colère a pris le dessus ! », disaient-ils sur les piquets, composés essentiellement de jeunes facteurs.

Après avoir installé des piquets de grève sur chacun des sites, les facteurs se sont regroupés les jours suivants à la plateforme Colis des Sorinières, ou devant la plateforme industrielle du courrier (PIC de Nantes-Orvault), perturbant ainsi le départ du courrier et des colis. Si le nombre de grévistes a baissé au fil des jours, ces actions en commun ont fait du bien à tous et ont permis de tisser des liens d’un bureau à l’autre autour des braseros.

Loin d’être isolés, les facteurs ont reçu de nombreux soutiens. D’abord, ils ont été rejoints dans la grève par des agents du Cedex d’Éraudière, qui livrent le courrier aux entreprises en voitures jaunes. Ils ont aussi reçu le renfort de facteurs d’autres sites, comme ceux de Sainte-Pazanne et Vertou, qui avaient fait grève en décembre pour l’emploi et les salaires, et de facteurs en repos. Les soutiens sont aussi venus d’autres travailleurs, comme de salariés de la culture qui occupent le théâtre Graslin, de militants CGT des transports et du CHU, ou encore d’un petit patron offrant des palettes…

Si les facteurs n’ont pas obtenu satisfaction sur l’embauche en CDI de tous les intérimaires ou le maintien des tournées, la pause méridienne, qui rallonge la journée avec 20 minutes de travail en plus, est rendue facultative pendant un an dans plusieurs bureaux (Mouzillon, Bouaye, Bouguenais et Nantes-Éraudière) et le partage de la tournée des facteurs en repos, qui évite d’embaucher des remplaçants, a été levée, définitivement à Mouzillon, et à Nantes-Éraudière pendant six mois.

Cette expérience de grève a aussi permis de réfléchir comment s’organiser pour ne pas laisser la prochaine fois les seuls représentants syndicaux parler au nom des grévistes. « L’ambiance était mortelle », « C’était dur, mais ça valait le coup », « La solidarité qu’on a vécue durant la grève, on ne l’oubliera pas », « On va être plus soudés qu’avant », concluaient certains. Ces nouveaux liens compteront pour l’avenir.

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