Knorr – Bas-Rhin : une soupe au goût amer07/04/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/04/2749.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Knorr – Bas-Rhin : une soupe au goût amer

Le groupe Unilever, propriétaire de l’usine Knorr de Duppigheim, dans le Bas-Rhin, a annoncé sa fermeture le 25 mars. 261 embauchés et des dizaines d’intérimaires et de sous-traitants se retrouveront sur le carreau.

La direction de l’usine assure à coup de graphiques et de chiffres de vente, qu’elle n’a d’autre choix que de mettre les travailleurs dehors, au vu du « déclin structurel des ventes de soupes industrielles », inévitable car lié au changement d’habitudes des consommateurs, désormais acquis au « fait maison ». Dans le même temps, la direction explique chercher un sous-traitant pour continuer à produire les briques de soupe liquide dans le pays car « les consommateurs sont attachés au Made in France ». Pour ceux qui pensent que l’étiquette tricolore garantit l’emploi, voilà qui donne à réfléchir…

Dans la situation actuelle, alors que les licenciements explosent, perdre son emploi est une condamnation. C’est ce que ressentent bien des salariés du site de Duppigheim, qui travaillent dans l’usine en moyenne depuis vingt ans, et pour certains depuis quarante ans, et se moquent bien des assurances « d’accompagnement » prodiguées par la direction. « Ils parlent de reclassements pour 70 travailleurs, à des dizaines, voire des centaines de kilomètres d’ici, à Saint-Dizier ou à Dijon. On a tout accepté, la polyvalence, le travail pendant le Covid, les sacrifices, et maintenant il faudrait aussi accepter de se faire jeter dehors et de déménager ? » témoignait un travailleur, encore sous le choc de la nouvelle de la fermeture. Un autre ajoutait : « C’est honteux. Unilever a touché le CICE pour fermer des sites derrière ! ».

Depuis le rachat en 2014 de Bestfoods Industries par Unilever, la marque Knorr appartient à ce gigantesque trust mondial, qui regroupe 400 marques de produits de consommation courante, dont le chiffre d’affaires atteignait 51 milliards en 2020 et dont les actionnaires se partagent des milliards de bénéfices. Il n’y a aucune raison pour que les travailleurs fassent les frais des décisions prises par ce trust dans l’intérêt des actionnaires. Ces derniers ont largement de quoi payer pour maintenir les emplois et les salaires de tous les travailleurs du site.

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