Bataillons de la prévention : un plan de pacotille07/04/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/04/2749.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Bataillons de la prévention : un plan de pacotille

Prétendant apporter une réponse aux récentes violences dans certains quartiers populaires, le comité interministériel des villes a officialisé le déploiement de « bataillons de la prévention ».

Doté de 26 millions d’euros sur deux ans, ce plan prévoit le recrutement d’ici l’automne de 300 médiateurs sociaux et de 300 éducateurs de rue dans 45 quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), sur les 1 514 que compte le pays.

La ministre chargée de la Ville, Nadia Hai, qui estime que « la présence d’adultes formés sur le terrain permettra de prévenir ces dérives qui conduisent à des violences », appartient à un gouvernement qui s’est empressé, dès le début de son quinquennat, de supprimer 150 000 emplois aidés. Beaucoup de ces emplois permettaient justement d’encadrer les jeunes, que ce soit dans les écoles ou dans les associations de quartier.

Le rôle dévolu à ces renforts sera officiellement de « suivre les publics les plus vulnérables dans leur parcours scolaire », et ce alors que 1 800 suppressions de postes sont programmées dans les collèges et les lycées à la rentrée prochaine.

Ils auront également pour mission « d’écouter les jeunes ». On peut imaginer quels témoignages ils recueilleront. Les jeunes scolarisés pourront parler des classes surchargées, des professeurs non remplacés et de la difficulté à obtenir une formation après le bac. Les autres pourront témoigner de la difficulté à obtenir un emploi, quand ils se voient uniquement proposer des formations bidon ou au mieux de petits jobs sous-payés. Mais, si tous ces jeunes sont considérés comme un public vulnérable, c’est bien du fait d’ une absence totale de perspectives dans cette société qui s’enfonce dans la crise.

C’est sur cette situation que la ministre estime urgent de poser quelques sparadraps. Que voulez-vous, elle n’a que ça.

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