Union de la gauche : vers une nouvelle impasse17/03/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/03/2746.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Élections régionales

Union de la gauche : vers une nouvelle impasse

Le PCF, EELV, le PS et la France insoumise se sont entendus dans les Hauts-de-France pour présenter aux prochaines élections régionales une liste unitaire menée par la députée européenne écologiste Karima Delli.

Certains commentateurs laissent entendre que cet accord aurait été grandement facilité par la volonté de La France insoumise d’empêcher le communiste Fabien Roussel de conduire une liste de la gauche unie. Loin d’être l’aboutissement d’une histoire d’amour accomplie, cet accord serait en fait un épisode dans le bras de fer en cours entre Mélenchon et le dirigeant du PC, ce dernier laissant planer la menace d’une candidature communiste au premier tour de l’élection présidentielle.

La situation politique particulière des Hauts-de- France explique aussi le sentiment unitaire des dirigeants de la gauche. Lors de la précédente élection régionale, en 2015, le PS avait renoncé à se maintenir au deuxième tour au nom d’un « front républicain » contre Le Pen, arrivée en deuxième position avec 40 % des voix. Toute la gauche avait donc appelé à voter pour Xavier Bertrand, le candidat de la droite et ancien ministre de Sarkozy. Payant le prix de cette attitude lamentable, depuis six ans, les partis de gauche sont totalement privés d’élus au conseil régional, ce qui les prive aussi des nombreuses ressources sans lesquelles ces partis intégrés aux institutions ont bien du mal à vivre. Leurs dirigeants sont donc particulièrement motivés pour conclure un accord qui leur ouvre à nouveau les portes du conseil régional.

Karima Delli s’est prise à rêver devant les journalistes : « Nous pourrions devenir un exemple d’union dans toute la France ! » Pour le moment, ce n’est pas le cas, car d’autres, à gauche, tiennent à se mettre en avant à l’occasion des régionales, le regard fixé sur la présidentielle : Anne Hidalgo en Ile-de-France, l’ancienne ministre de Hollande Najat Vallaud-Belkacem en Auvergne – Rhône-Alpes… Et les uns et les autres se gardent bien de dire quelle politique mènerait cette union de la gauche. Ils se limitent aux généralités habituelles et bien creuses sur la « justice sociale », accompagnées de référence à l’écologie. En réalité, leur seul argument se résume à la nécessité de faire barrage à Le Pen et à l’extrême droite.

Mais si les classes populaires sont désorientées politiquement, au point qu’une partie en arrive à voter pour Le Pen, qui représente les pires ennemis des travailleurs, la responsabilité en incombe en grande partie à la gauche, à ses reniements et à ses trahisons une fois au pouvoir. Après avoir été élu en dénonçant la finance, Hollande a défendu, comme Sarkozy avant lui, les intérêts des patrons, des riches et des possédants. L’union qui se prépare à gauche ne peut que rééditer le même scénario tant de fois vécu par les travailleurs.

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