Mémorial du terrorisme : un petit air de campagne17/03/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/03/2746.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Mémorial du terrorisme : un petit air de campagne

Le 11 mars dernier a eu lieu la journée nationale des victimes du terrorisme. Cette date, inspirée d’une journée qui a lieu dans d’autres pays d’Europe, correspond au jour où 191 personnes avaient péri dans les attentats de 2004 à la gare d’Atocha de Madrid.

L’attentat de la gare d’Atocha est le plus meurtrier de ces dernières décennies, en tout cas en Europe. En effet des dizaines d’autres pays subissent le terrorisme, les exactions de terreur de bandes armées comme Boko Haram ou l’État islamique : l’Irak, la Syrie, le Yémen, le Nigeria, mais aussi de plus en plus la région du Sahel ainsi que plusieurs pays d’Afrique subsaharienne.

D’autre part, avec l’aggravation de la crise du capitalisme, un terrorisme d’extrême droite s’est développé dans les pays riches. Avec la multiplication des groupes racistes ou néonazis, des tueries ont eu lieu contre les communautés noires ou hispaniques aux États-Unis, ou encore en Allemagne où en février 2020 une tuerie a fait 11 morts dans un bar à chicha à Hanau. Mais ce terrorisme d’extrême droite est moins souvent évoqué par ceux qui font leur fonds de commerce de la dénonciation du terrorisme islamiste.

Macron se veut le défenseur des victimes du terrorisme. Pour leur rendre hommage, il a évoqué à nouveau le projet, déjà présenté il y a trois ans, de créer un musée en leur mémoire. Il ouvrirait en région parisienne, dans un lieu à définir, à l’horizon 2027. Ce musée contiendrait des objets personnels et des scellés d’affaires jugées. On peut parier qu’il n’y aura pas d’explications sur la cause du terrorisme et le lien avec les exactions commises par les armées, dont celle de la France, ou le lien avec la misère engendrée par le pillage des ressources par les grandes puissances.

La pose de la première pierre du musée est d’ailleurs prévue en mars 2022, soit à quelques semaines de l’élection présidentielle. Ce n’est sans doute pas un hasard. À défaut d’éclairer sur les raisons du terrorisme engendré par la politique de l’impérialisme lui-même, on peut toujours essayer de se présenter en héros de la lutte contre le phénomène, surtout à l’approche d’une élection où il faudra bien que le président tente de redorer son blason.

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