Vaccins : écran de fumée gouvernemental10/03/20212021Journal/medias/journalarticle/images/2021/03/P3-1_Vaccination_soignants_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C84%2C900%2C590_crop_detail.jpg

Leur société

Vaccins : écran de fumée gouvernemental

L’épidémie de Covid-19 continue de progresser, ainsi que les mesures de restriction frappant la population. Après les Alpes-Maritimes, l’ensemble du Pas-de-Calais se voit imposer un confinement le week-end.

Illustration - écran de fumée gouvernemental

Trois départements supplémentaires ont été déclarés en vigilance renforcée, ce qui porte leur nombre à 23. Quatre des six départements les plus touchés par l’épidémie se trouvent en Île-de-France où, pour libérer des lits de réanimation supplémentaires, l’Agence régionale de santé a donné l’ordre lundi 8 mars de déprogrammer 40 % des opérations prévues.

Au fil des conférences de presse, le gouvernement cherche surtout à dissimuler son impuissance. Pour ce qui est de la vaccination, qui permettrait de faire reculer l’épidémie, le bilan est accablant. Péniblement parvenu en deux mois à faire administrer une dose à 3,5 millions de personnes, le gouvernement assure pourtant qu’on atteindra 10 millions de vaccinés dans un mois, puis 10 millions de plus mi-avril. Pour y parvenir, il met en avant l’autorisation donnée aux pharmaciens, aux sages-femmes, et même aux pompiers de vacciner. Mais c’est l’arrivée des doses de vaccins qui impose son rythme, et cela n’est pas près de changer : l’Ordre des pharmaciens a averti dimanche 6 mars qu’il ne faudrait pas s’attendre à plus d’un ou deux flacons par pharmacie et par semaine… et l’État annonçait le lendemain que les généralistes ne pourraient pas être livrés entre le 8 et le 15 mars.

Dans les Ehpad, le gouvernement vient d’arrêter les livraisons de vaccins au point de mettre en colère une représentante du patronat du secteur. Elle considère que la campagne vaccinale n’est pas du tout achevée et note qu’il y a eu très peu de refus de vaccination dans le personnel. Mais les vaccins livrés étaient réservés aux résidents et le personnel a dû aller se faire vacciner en dehors des horaires de travail dans des centres déjà débordés.

Cela n’empêche pas le gouvernement d’orchestrer une campagne médiatique contre les soignants, accusés de refuser la vaccination et d’entraver ainsi la lutte contre l’épidémie. Il faut tout de même une bonne dose de mépris pour oser tenir un tel discours ! Ce sont ces soignants, à qui le gouvernement fait des leçons de morale, qui prennent le plus de risques pour combattre l’épidémie. C’est grâce à leur dévouement et à leur ingéniosité que le système de santé ne s’est pas écroulé malgré la pénurie de moyens matériels et humains. Certains ont même dû venir travailler alors qu’ils étaient contaminés, sous prétexte qu’ils ne présentaient pas de symptômes. Les conditions de travail qui leur sont imposées gênent le respect des gestes barrières et favorisent l’apparition de clusters hospitaliers. Bien sûr, il est souhaitable que, dans l’intérêt de tous, les soignants soient vaccinés. Mais s’ils ne l’ont pas tous été jusqu’à présent et si certains sont encore réticents à le faire, c’est le gouvernement qui en est le premier responsable par sa politique.

Après avoir menti sur la situation, sur les masques, les tests, les vaccins, sur à peu près tout à chaque étape de l’épidémie, les ministres et toutes sortes de responsables s’en prennent maintenant, pour se dédouaner de leur responsabilité, à ceux qui luttent réellement contre l’épidémie.

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