Le capitalisme, un obstacle pour lutter efficacement contre le virus03/03/20212021Journal/medias/journalarticle/images/2021/03/P2_Vaccination_Macron_sur_cheval_de_bois_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-113%2C0%2C682%2C320_crop_detail.jpg

Editorial

Le capitalisme, un obstacle pour lutter efficacement contre le virus

Illustration - Le capitalisme, un obstacle pour lutter efficacement contre le virus

Et voici que l’épidémie flambe à nouveau et, avec elle, de nouvelles restrictions. Les habitants de Nice et Dunkerque sont désormais soumis, en plus du couvre-feu, au confinement du week-end. Et une vingtaine de départements sont dans le collimateur.

Macron refuse, paraît-il, de prononcer le mot « confinement ». Il tente de sauver la face en prenant des mesures par ville et par département. Mais il est bel et bien en train de reconfiner le pays, et cela signe l’échec de sa politique.

Le gouvernement se défend en expliquant que les autres pays ne s’en sortent pas mieux. C’est vrai, mais il serait plus exact de dire que Macron fait aussi mal que les autres.

Les dirigeants de la planète ont pour point commun de gérer la crise sanitaire de la seule façon qu’ils connaissent : du point de vue de la bourgeoisie, en respectant scrupuleusement le cadre capitaliste. Cette gestion non seulement est contraire aux intérêts des travailleurs, mais elle est également inefficace au regard de la lutte contre le virus.

Pour la population, ce sont les restrictions sur la vie personnelle, les interdits et les sanctions, avec comme seul horizon : « Va bosser coûte que coûte, puis reste enfermé chez toi. » Pour les capitalistes et le grand patronat, c’est un minimum de contraintes et de perturbations, car les affaires doivent continuer et rapporter.

Résultat : le gouvernement traque le virus pendant les heures de loisirs, mais il le laisse courir dans les entreprises où les protocoles sanitaires sont impossibles à tenir, vu les rythmes imposés et les contraintes des postes. À cela s’ajoutent des transports en commun bondés et des établissements scolaires sans véritables moyens de lutter contre les contaminations.

Le plus lourd de conséquences est ce qui se passe au niveau de la vaccination. Les laboratoires pharmaceutiques détiennent la clé de la situation. Cherchent-ils à unir leurs efforts pour accélérer la fabrication ? Partagent-ils leurs connaissances en se communiquant les brevets ? Non ! Chaque laboratoire veut vendre son vaccin et encaisser les profits. Mais, pour investir dans les chaînes de fabrication de façon à produire les doses commandées et payées, ils ne sont pas pressés, comme on le voit avec les retards de livraison d’AstraZeneca.

La situation exigerait de mettre en commun le savoir et les moyens de production, mais la concurrence et la propriété privée l’interdisent. Il faudrait de la coopération et de la planification, mais les labos imposent l’opacité et le secret commercial.

Nous vivons dans une société qui place la propriété capitaliste, les lois du marché et le profit au-dessus de tout. Les capitalistes sont incapables de répondre à une « mobilisation générale », que ce soit contre une pandémie ou contre tout autre chose. Ils ne savent se mobiliser que s’il y a des bénéfices à en retirer.

Les politiciens au service d’une telle organisation sociale ne peuvent qu’être impuissants. Pour masquer cette inefficacité et l’incohérence de sa politique, le gouvernement de Macron se défausse sur la population. Depuis que l’épidémie fait rage, la responsabilité de la situation est toujours rejetée sur les comportements individuels et le prétendu manque de civisme.

C’est une vieille ficelle du pouvoir. Tout est toujours de la faute de la population : les rixes mortelles entre bandes de jeunes ? C’est la faute des parents ! Le chômage de masse ? C’est la faute des chômeurs ! La pollution ? C’est la faute des consommateurs… Alors même que nous vivons sous le diktat du grand capital et de la loi du profit !

Le gouvernement et les médias à sa botte ont voulu faire croire, pendant des semaines, que le problème était la réticence d’une fraction de la population à se faire vacciner. Aujourd’hui, ils nous baladent avec le passeport vaccinal, alors que ceux qui veulent se faire vacciner ne le peuvent pas.

Accabler la population pour ne pas assumer leurs responsabilités : voilà la politique des dirigeants. Eh bien, qu’ils ne s’étonnent pas de ne pas avoir la confiance des classes populaires !

Les travailleuses et les travailleurs n’ont pas de preuve à donner de leur implication dans la lutte contre l’épidémie. Ce sont eux qui font tourner la société, en dépit du virus.

Le personnel hospitalier donne tout ce qu’il peut dans le combat, alors même qu’il subit toujours les restrictions budgétaires. On peut en dire autant des auxiliaires de vie, du personnel des Ehpad ou encore des chercheurs qui ont découvert les vaccins. Ces efforts collectifs sont gâchés par l’organisation capitaliste de la société : tout comme du virus, il faut s’en débarrasser !

Éditorial des bulletins d'entreprise du 1er mars

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