Chronique d’un poison autorisé03/03/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/03/2744.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Chronique d’un poison autorisé

Sous la pression des gros possédants békés et malgré sa forte toxicité, le chlordécone, pesticide du nom de Képone dans les années 1970, avait été homologué par Chirac, ministre de l’Agriculture de l’époque.

Les gros planteurs expliquaient que ce produit était nécessaire à l’élimination du charançon du bananier qui détruisait les plantations.

Le Képone fut fabriqué aux États-Unis jusqu’à un accident industriel dans l’usine de production en 1975. Face aux graves symptômes observés chez les ouvriers de l’usine, les autorités américaines l’interdirent en 1976. Mais en 1981, la ministre socialiste de l’Agriculture, Cresson, autorisa de riches possédants, les békés Lagarrigue et Yves Hayot (frère aîné du chef de file du groupe Bernard Hayot), à commercialiser le chlordécone sous le nom de Curlone. Et en 1990, alors que le Curlone était à son tour interdit en France, le gouvernement accordait une dérogation de trois ans pour poursuivre son utilisation aux Antilles.

Aujourd’hui, ce poison a contaminé 90 % des populations de Guadeloupe et de Martinique. Il contamine pour des centaines d’années une grande partie des sols et des eaux de ces régions. Il est une cause de l’augmentation du nombre de cancers, par exemple de la prostate ou du sein, et de nombreuses maladies dégénératives et invalidantes (Parkinson, endométriose) parmi les ouvriers agricoles, ainsi qu’au sein de la population.

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