Vidal et « l’islamo-gauchisme » : la gangrène s’étend dans le gouvernement24/02/20212021Journal/medias/journalarticle/images/2021/02/P3_Islamogauchisme_Macron_Le_Pen_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C300%2C875%2C792_crop_detail.jpg

Leur société

Vidal et « l’islamo-gauchisme » : la gangrène s’étend dans le gouvernement

La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Frédérique Vidal, a créé l’émoi en prétendant sur CNews que l’université serait gangrenée par l’islamo-gauchisme, ajoutant qu’elle demanderait une enquête au CNRS, principal organisme public de recherche en France.

Illustration - la gangrène s’étend  dans le gouvernement

Le manque de moyens général des universités, le fait que de nombreux étudiants aient à peine les moyens de se nourrir, cela ne préoccupe pas trop la ministre. Dans la même émission, elle s’est dite satisfaite de la dernière loi du gouvernement sur la recherche, des repas à 1 euro pour les étudiants et des chèques proposés pour aller consulter le psychologue.

Quelle est donc cette menace, l’islamo-gauchisme, qui préoccupe tant cette ministre ? Elle a été bien en peine de le préciser, évoquant des sujets de recherches menées par certains universitaires. Pas de quoi faire trembler l’université sur ses bases ! En réalité, le terme d’islamo-gauchisme est brandi pour faire taire tous ceux qui critiquent l’impérialisme français ou n’acceptent pas qu’on fasse des musulmans en général des boucs émissaires, en les cataloguant comme des défenseurs des terroristes islamistes.

De nombreux chercheurs, et jusqu’à la conférence des présidents d’université, ont tenu à prendre position contre cet appel de la ministre à débusquer les prétendus ennemis de l’intérieur qui s’abriteraient derrière le paravent universitaire.

Cet appel n’est d’ailleurs pas un coup de tonnerre dans un ciel serein. La ministre reprend des propos déjà tenus cet automne par son collègue Blanquer après le vote de la loi sur le « séparatisme » visant les musulmans, après les propos de Darmanin trouvant Le Pen « trop molle ». Cette intervention s’inscrit dans la politique de Macron visant à séduire un électorat réactionnaire sensible aux thèmes d’extrême droite, en vue de la présidentielle de 2022.

Microbiologiste et ancienne présidente d’université, Vidal n’était peut-être pas une politicienne professionnelle, mais elle a bien vite appris de ses amis comment manier la démagogie, brandir des mensonges et les maintenir envers et contre tout ; une gangrène qui, elle, peut s’étendre très vite.

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