Sanofi : responsable de la mort d’un ouvrier24/02/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/02/2743.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sanofi : responsable de la mort d’un ouvrier

Un travailleur de Sanofi Bangladesh est mort au cours d’une grève de la faim. Avec ses camarades, il réclamait des garanties sur les salaires et l’emploi et des indemnités à Sanofi, qui vient de vendre pour 40 millions d’euros sa participation dans sa filiale bangladaise à un capitaliste local (le reste du capital appartenant à l’État bangladais).

Sanofi s’est récemment recentré sur des produits à très haute valeur ajoutée. Il abandonne la recherche sur les médicaments tombés dans le domaine public, les médicaments pour lesquels la concurrence est trop importante et se débarrasse de leur production. Il vend ou ferme de nombreux sites de production et de recherche dans le monde entier.

Le Bangladesh a attiré les capitalistes de tous les pays impérialistes par ses salaires dérisoires et ses conditions de travail dignes du 19e siècle. Sanofi s’y était installé en 1958. L’effondrement d’un immeuble industriel sur les employés d’un sous-traitant du textile en 2013 est resté un symbole de la condition ouvrière dans ce pays. Plus de mille ouvriers y avaient perdu la vie.

On comprend les craintes des quelque mille travailleurs pour leur emploi, leurs salaires et avantages sociaux. Les patrons bangladais licencient selon leur bon vouloir, sans indemnités. Les travailleurs réclament donc à Sanofi des indemnités pour ce changement d’employeur.

À Dacca, Sanofi a promis d’abord un maintien des emplois pendant un an. Puis, devant les réclamations de l’Association de défense des travailleurs de Sanofi, il a annoncé que leur nouveau patron maintiendrait pendant trois ans les salaires et les avantages sociaux « dans le respect des règles, règlements et lois du travail du pays ». Tout un programme.

Les travailleurs bangladais connaissent la valeur des promesses de patrons. Au 5 février, rien n’avait été concrétisé, et Sanofi refusait toute rencontre avec leurs représentants. À l’initiative de leur association, des travailleurs ont entamé une grève de la faim le 6 février. Si l’un d’entre eux est mort au cours de ce mouvement, c’est Sanofi qui en porte le responsabilité.

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