Renault –Douai : débrayage au Montage, la direction recule24/02/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/02/2743.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault –Douai : débrayage au Montage, la direction recule

À l’usine Renault de Douai dans le Nord, un débrayage a eu lieu mercredi 17 février contre l’augmentation des cadences, en pleine période d’activité soi-disant réduite.

Il est prévu que les modèles produits actuellement soient abandonnés. La production d’un modèle électrique, la E Mégane, qui sera vendue en 2022, doit démarrer bientôt. Un autre modèle électrique, la R 5, est annoncé… pour 2025.

Il n’y a plus un seul intérimaire dans l’usine, restent 2 900 embauchés. Mais la direction parle encore de sureffectif . Elle a renvoyé chez eux 200 salariés en leur disant qu’elle n’a pas de poste pour eux. Ils sont payés en chômage partiel et sont censés attendre des nouvelles. Bien sûr, ce n’est pas Renault qui paie, mais l’État.

Pourtant, le 17 février, la cadence a été augmentée au Montage. Au lieu de 27 véhicules par heure, la direction en voulait 30. La chaîne a été refaite récemment, les travailleurs y sont moins nombreux, plus serrés, et astreints à une cadence maximum, car les robots amènent les pièces au nouveau rythme imposé par la direction.

Au bout de deux heures de cette cadence, des ouvriers commençaient à quitter la chaîne. Ça n’était tout simplement plus supportable. Personne n’avait donné le signal du débrayage, mais chacun en avait également assez. La chaîne s’est alors arrêtée, en l’absence de travailleurs en nombre suffisant.

Le débrayage a duré quatre heures pour la majorité, plus pour quelques-uns. Les syndicalistes ont fait des navettes entre la direction et les grévistes. À chaque fois, ceux-ci rejetaient les promesses d’ aménagements à venir .

Travailler plus vite et se tuer à faire des stocks de modèles qui doivent être abandonnés, avec 200 camarades absents, dans une usine qui tourne au ralenti, cela énervait tout le monde.

Pour que le travail reprenne, la direction a dû revenir à 27 véhicules/heure. Les jours suivants, les arrêts de chaîne étaient nombreux et c’était plus supportable. Les mêmes chefs, qui dédaignaient les protestations et les remarques des ouvriers auparavant, étaient devenus presque compréhensifs. Pourvu que ça dure ; mais si ça ne dure pas, le remède est connu !

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