Leur société

Épidémie : la course au profit favorise le virus

Devant la flambée de l’épidémie à Nice, les autorités ont décidé le confinement local pour au moins deux week-ends. Cette mesure s’ajoute au couvre-feu général à 18 heures. À Dunkerque, également durement frappé, des mesures de même type sont envisagées par le Premier ministre.

Le gouvernement choisit de contraindre la population des régions où la diffusion des nouveaux variants est la plus forte à rester enfermée pendant ses heures de repos ou de loisirs. La politique de l’État ne change pas : il veut tenter de freiner la diffusion du virus, certes, mais à condition de ne pas gêner le grand patronat en entravant l’activité de ses entreprises et de ne pas grever le budget de l’État en embauchant le personnel nécessaire dans les services publics, même pas dans les hôpitaux et les Ehpad.

La vaccination de la plus grande partie de la population permettrait de ralentir la circulation du virus. Mais la campagne vaccinale se heurte aujourd’hui à une pénurie de doses, car les grandes firmes pharmaceutiques ont empoché l’argent des États sans se soucier d’investir pour satisfaire rapidement les commandes. Or, si les États sont capables d’imposer restrictions et confinement aux populations, ils se refusent à exiger quoi que ce soit des capitalistes. Macron et les autres ont beau parler de « guerre contre l’épidémie », les industriels font encore ce qu’ils veulent, comme ils veulent, où ils veulent, dans la quantité qu’ils veulent, en fonction de leur recherche de profit.

L’Union européenne par exemple a avancé trois milliards d’euros aux fabricants de vaccins pour accélérer la production et préempter des doses. À ce jour, les prix des différents vaccins sont toujours tenus secrets, même aux députés du Parlement européen, les quantités à fournir obscures, les délais de livraison soumis à révision, les livraisons aléatoires. Des centres de vaccination sont en rupture de doses, mais les profits des trusts sont certains et garantis. Les populations sont donc priées de se confiner, le personnel hospitalier est contraint aux travaux forcés, la vie sociale doit s’arrêter, jusqu’à ce que l’industrie pharmaceutique fournisse du vaccin en quantité suffisante.

Les progrès de la science, la rapidité avec laquelle des vaccins ont été inventés, la vitesse avec laquelle les soignants ont adapté leurs méthodes, les trésors de dévouement déployés pour contenir l’épidémie entrent en conflit brutal avec l’organisation capitaliste de la société. Les peuples en payent le prix, par la maladie et par les différentes mesures de confinement.

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