Carrefour : des profits ras-le-chariot24/02/20212021Journal/medias/journalarticle/images/2021/02/P12-2_Benefices_Carrefour_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C77%2C875%2C569_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Carrefour : des profits ras-le-chariot

Jeudi 18 février, le groupe Carrefour a annoncé une performance commerciale record en 2020, la meilleure depuis vingt ans, avec un chiffre d’affaires en hausse de 7,8 % et un bénéfice en augmentation de 16 %.

Illustration - des profits ras-le-chariot

Le PDG, Alain Bompard, était triomphant. Au service des principaux actionnaires de Carrefour, le milliardaire Arnault et la moins célèbre famille Moulin, propriétaire des Galeries Lafayette, il avait comme objectif de montrer combien Carrefour est un produit rentable pour des investisseurs. Carrefour a profité à plein de la crise sanitaire et d’une clientèle captive, presque au sens propre du mot d’ailleurs, avec la fermeture du petit commerce pendant les périodes de confinement.

Carrefour fait aussi son beurre sur le dos des salariés, auxquels il est demandé d’être « agiles », c’est-à-dire de s’adapter aux horaires imposés par les directions des magasins en fonction des consignes sanitaires gouvernementales. Carrefour a usé du chômage partiel à l’automne, et une partie des salaires ont été payés par l’État. Le groupe de distribution est de toute façon sous injection permanente d’argent public : entre 2013 et 2019, il a bénéficié de 750 millions d’euros au titre du crédit impôt compétitivité emploi (CICE). Pourtant, il est parmi les premiers destructeurs d’emplois en France. En tout, 10 000 emplois ont disparu dans le pays en trois ans, selon un représentant CFDT de Carrefour, et la direction annonce de nouvelles suppressions malgré les résultats 2020. Bompard était fier d’annoncer les 3 milliards d’économies réalisées par le groupe : ils l’ont été grâce aux milliers d’emplois supprimés.

La gouvernance de Bompard depuis 2017, c’est la guerre sans répit livrée aux travailleurs, une guerre qui va continuer pour économiser au maximum sur les salaires et l’emploi. En cette période de « résultats historiques », les salariés n’ont droit qu’à une augmentation de 0,5 % et à une prime de 117 euros, annoncées pour 2021. Même la prime de 1 000 euros promise à la fin du premier confinement n’a été versée qu’au compte-gouttes.

Il faudra que les 400 000 travailleurs que compte Carrefour à l’échelle du monde présentent la facture aux actionnaires.

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