Aide aux précaires : communication trompeuse24/02/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/02/2743.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Aide aux précaires : communication trompeuse

À écouter la ministre du Travail, Élisabeth Borne, les travailleurs précaires devraient continuer à toucher pendant trois mois supplémentaires l’aide d’urgence de 900 euros mensuels initialement prévue pour la période de novembre à février.

Une annonce rassurante, mais qui n’a rien à voir avec la réalité !

Présentée dans tous les médias comme une prime de 900 euros, cette aide n’est en fait qu’un complément permettant au travailleur qui la perçoit de gagner au maximum 900 euros. S’il touche par exemple une allocation chômage de 800 euros brut mensuels, il ne recevra que 100 euros de prime.

De plus, elle est versée sous des conditions très précises : il faut être inscrit à Pôle emploi, ne pas percevoir plus de 33 euros brut par jour d’allocation chômage, justifier d’une durée d’activité salariée d’au moins 138 jours travaillés en 2019. Une condition supplémentaire est que 70 % de cette durée d’activité ait été effectuée en contrat à durée déterminée ou en contrat d’intérim.

Le gouvernement met en avant les 400 000 travailleurs précaires qui auraient déjà touché cette prime, mais plusieurs responsables de collectifs de précaires de la culture, de l’événementiel ou de l’hôtellerie interrogés par Mediapart disent ne connaître personne dans ce cas. Ils parlent même de prime fantôme.

Le versement de cette prime est aussi une galère pour les salariés de Pôle emploi. Ils doivent répondre tant bien que mal aux questions des travailleurs précaires, gérer la déception et la colère ressenties par tous ceux qui constatent qu’ils n’y auront pas droit. Tout cela sans effectifs supplémentaires, bien sûr.

Alors que les premiers versements avaient été faits de manière automatique, il leur est même demandé de rassembler des documents manquants auprès de 100 000 bénéficiaires supplémentaires avant d’autoriser le versement de la prime.

La gestion des milliards offerts sans condition au grand patronat depuis le début de la crise sanitaire est sans doute moins compliquée.

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