Aéroports de Paris (ADP) : derrière l’abandon du terminal quatre17/02/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/02/2742.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Aéroports de Paris (ADP) : derrière l’abandon du terminal quatre

Le gouvernement vient d’annoncer qu’ADP ne construira pas de nouveau terminal à Roissy. Mais ce qui inquiète le plus les travailleurs est l’offensive de la direction pour dégrader rapidement les conditions de travail en utilisant le prétexte de la crise du trafic aérien.

Dès l’été, la direction d’ADP a cherché à imposer des coupes drastiques dans les primes. Après avoir tenté de proposer un accord aux syndicats, sans succès, elle recourt à présent au chantage direct. Elle compte imposer en août un avenant au contrat de chaque travailleur, qui se traduirait par des centaines d’euros en moins par mois et par la mobilité forcée entre Roissy et Orly. Un refus serait cause de licenciement. Cette attaque s’ajoute au plan de suppression de 1 150 emplois sur 6 500 qu’elle a présenté en novembre. Face à cela, l’inquiétude grandit chez les travailleurs, et l’idée qu’il faudrait réagir ensemble fait son chemin.

Parallèlement à ces annonces, la direction se sert déjà du chômage partiel pour diminuer les paies. Le nombre de jours travaillés varie d’une personne à l’autre, allant du chômage total au temps plein. Il est modifié régulièrement, de façon à faire exécuter le travail en moins de temps. Les variations du nombre de jours travaillés ont également une autre fonction : habituer tout le monde à la concurrence entre travailleurs et à des conditions de travail dégradées, quasiment à la tâche. En effet, ces variations donnent l’impression qu’il faut se vendre pour avoir du travail. Le PDG, de Romanet, a expliqué cette offensive dans une vidéo : « On sera un exemple pour les autres entreprises. »

Dans ce contexte, la ministre de la Transition écologique, Pompili, a annoncé le 11 février l’abandon du projet d’un quatrième terminal à Roissy, dont la construction devait initialement commencer cette année. Le prétexte invoqué, l’écologie, fait sourire. Il est évident que cette décision ne dépend que des perspectives en matière de profits et le terminal T4 pourra ressortir des placards tout aussi vite si le trafic aérien repart. En attendant, la direction se servira de cette annonce pour justifier ses attaques en repeignant en rouge la situation.

Partager