Viol : un combat pour obtenir justice10/02/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/02/2741.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Viol : un combat pour obtenir justice

Aux cris de « Julie, on te croit » et « Au feu les pompiers, c’est l’impunité ! », une manifestation de soutien à Julie a rassemblé 300 personnes près du palais de justice à Paris, le 7 février.

En effet la Cour de cassation devait décider, le 10 février, si des pompiers seront poursuivis pour viol ou pour simple atteinte sexuelle sur mineure, dans une affaire qui remonte à plus de dix ans.

En 2010, Julie, après plusieurs tentatives de suicide, avait confié à ses parents qu’une vingtaine de pompiers de la caserne de Bourg-la-Reine, dans les Hauts-de-Seine, avaient abusé d’elle durant deux ans, alors qu’elle était âgée de treize à quinze ans. Depuis, la famille de Julie essaie d’obtenir justice pour leur fille, restée handicapée suite au traumatisme.

Dans un premier temps, quatre pompiers ont été mis en examen pour non-assistance à personne en péril, ce qui est un euphémisme pour qualifier des hommes qui ont abandonné Julie en pleine crise de spasmophilie sur un parking après lui avoir imposé une relation sexuelle. Mais ils ont bénéficié d’un non-lieu. D’autres n’ont même pas été inquiétés par la justice, qui a accepté de croire à des relations consenties, sans tenir compte du jeune âge de la victime.

Finalement, trois pompiers ont été poursuivis pour viol en réunion, mais ne sont jamais passés en procès car, au bout de dix ans, le juge d’instruction a requalifié les faits en « atteinte sexuelle ». Cela évite à ces trois hommes de comparaître aux assises et de risquer vingt ans de réclusion criminelle. En correctionnelle, la peine maximum pour atteinte sexuelle est de sept années d’emprisonnement.

La requalification ayant été confirmée par la cour d’appel de Versailles en novembre dernier, la famille de Julie a porté l’affaire auprès de la Cour de cassation.

Dans cette affaire, l’attitude de la justice illustre l’écart entre les déclarations, souvent grandiloquentes, de ministres ou du président qui prétendent que la lutte contre les violences faites aux femmes est une des grandes causes du quinquennat, et la réalité de ce que vivent les victimes de viol.

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