Dans les entreprises

RATP : pour la pollution, la direction ne manque pas d’air

Deux ans après une première étude, l’association Respire est retournée dans le métro et le RER pour mesurer la qualité de l’air. Sans surprise, les chiffres sont toujours aussi mauvais.

Depuis longtemps, toutes les études montrent que l’air du métro est saturé de particules fines, qui viennent en partie du freinage des trains. Et les taux de particules dans l’air sont encore plus élevés dans le RER, où les trains sont plus lourds et le freinage plus puissant.

Mais, face à un enjeu de santé publique qui concerne des millions de voyageurs quotidiens et des dizaines de milliers de salariés, la RATP ne se donne même pas les moyens de mesurer vraiment le problème. Sur les quelque 300 stations et gares du réseau, il n’existe que trois points de mesure de la pollution de l’air. Et encore, celui de la station Auber, le seul du RER, est à l’arrêt depuis plus d’un an, sous prétexte de travaux, et celui de la station Châtelet, d’après le président de Respire, est tellement encrassé qu’il donne des résultats incohérents. Il est sûr que, quand on n’a pas envie de combattre la fièvre, il est plus simple de casser le thermomètre.

Face à cette étude accablante, la présidente de la RATP conteste les chiffres, pourtant relevés par une équipe du CNRS, et vante ses partenariats avec diverses start-up pour trouver des « solutions innovantes », avant d’asséner que cela fait vingt ans que la RATP travaille sur le sujet et qu’elle n’a donc pas de leçon à recevoir. À cette allure, il est probable qu’on en sera encore au même point dans vingt ans, à moins d’une mobilisation des associations, des usagers et des salariés !

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