Pôle emploi : annonces creuses sur la sécurité10/02/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/02/2741.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Pôle emploi : annonces creuses sur la sécurité

Une semaine après le meurtre d’une employée près de Valence, dans la Drôme, la direction de Pôle emploi a annoncé une série de mesures censées, d’après elle, renforcer la sécurité des agences.

Le directeur général adjoint de Pôle emploi a annoncé la possibilité de faire appel à des agents de sécurité « lorsque la situation de l’agence le nécessite », possibilité qui existe déjà. Bien que demandée par les travailleurs de Pôle emploi, la présence permanente de vigiles dans les agences est très rare. Le plus souvent, elle est provisoire et ne dure que quelques jours, suite à des incidents.

Le directeur a aussi insisté sur le renforcement du « suivi des signalements », après une agression ou une « incivilité », ainsi que sur le renforcement de la formation pour gérer les situations de tension. Cela n’apporte rien de nouveau aux travailleurs de Pôle emploi : le suivi existe déjà sans que cela ne change rien, et les formations existent également, du moins théoriquement, car les salariés ont bien du mal à pouvoir y participer.

Certains d’entre eux ont pourtant témoigné dans les médias de tensions de plus en plus fréquentes et violentes dans nombre d’agences. Comment pourrait-il en être autrement, alors que tant de travailleurs se retrouvent du jour au lendemain sans emploi, alternant alors pour beaucoup les périodes de chômage et les contrats précaires ?

Les récentes réformes de l’allocation chômage, même si certaines sont suspendues en raison du Covid, n’ont fait qu’accroître la précarité : allongement de la période de travail nécessaire pour être indemnisé, et bientôt nouveau calcul de l’allocation avec, à la clé, une baisse importante des allocations pour certains.

Les conseillers de Pôle emploi se retrouvent donc dans la situation d’annoncer à des demandeurs d’emplois qu’ils ne peuvent pas, ou ne peuvent plus, prétendre aux allocations chômage, et les renvoient donc vers les minimas sociaux, RSA ou ASS.

À cela s’ajoute bien entendu l’insuffisance du nombre de conseillers. Beaucoup voient, au fil de la crise, augmenter le nombre de demandeurs d’emplois qu’ils doivent suivre. Et ce ne sont pas les quelques milliers d’embauches de conseillers en CDD qui pourront répondre à la vague de licenciements liée à la crise économique.

Car c’est bien là le fond du problème : la politique du patronat qui supprime des postes et licencie pour reporter les conséquences de la crise sur les salariés, alimentant ainsi les contingents de chômeurs.

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