Leur société

Mesures sanitaires : contre le virus, communication à haute dose

Jeudi 4 février, lors de la conférence de presse maintenant hebdomadaire consacrée à l’épidémie de Covid-19, le Premier ministre, Castex, a déclaré qu’il n’avait rien à annoncer. Parler pour ne rien dire est tout un art qu’il maîtrise parfaitement.

La ligne du gouvernement pourrait se résumer ainsi : si la situation sanitaire s’aggrave, c’est que la population n’a pas assez respecté les gestes barrières, et c’est elle qui sera responsable d’un éventuel reconfinement. La posture est d’autant plus choquante que, en dehors de la mesure de couvre-feu à 18 heures qui conduit à s’entasser dans les transports en commun des grandes agglomérations, à allonger les files d’attente dans les magasins et à grossir les embouteillages quand l’heure fatidique arrive, le gouvernement ne fait pas grand-chose pour lutter vraiment contre la pandémie. En particulier, il n’a mobilisé aucun moyen supplémentaire en faveur du système de santé.

L’irresponsabilité gouvernementale est illustrée par l’augmentation des clusters en hôpitaux : Compiègne, Dieppe, Le Havre, Niort, Quimper, Menton, Créteil, Rennes, Pau… À l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), 71 foyers épidémiques étaient recensés début février. Les hôpitaux comme les Ehpad sont des terrains très favorables à la propagation de la maladie, parmi le personnel et les patients. C’est aujourd’hui une évidence. Mais, depuis la première vague, le gouvernement n’a rien fait qui permette une meilleure défense face au virus là où il est censé être combattu en première ligne.

Ces derniers jours, le gouvernement insiste davantage pour que les entreprises développent le télétravail « sans délai » dans tous les métiers qui le permettraient. La ministre du Travail, Élisabeth Borne, a annoncé un renforcement des contrôles. Mais le gouvernement n’a ni les moyens ni la volonté d’imposer au patronat quoi que ce soit qui viendrait gripper la machine à profits. D’ailleurs, il n’évoque jamais les conditions de travail dans les usines de production, sur les chantiers dont il faut maintenir l’activité « coûte que coûte ». Le seul au gouvernement à avoir un bilan tangible à présenter est le ministre de l’Intérieur, Darmanin, qui, avec son air d’éternel satisfait, égrène le nombre de contrôles après couvre-feu et celui, croissant, des verbalisations pour sa violation.

Du bla-bla, des contraventions, c’est souvent à cela que se résume la politique sanitaire du gouvernement depuis le début de l’épidémie.

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