Maroc : 28 morts dans un atelier clandestin10/02/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/02/2741.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Maroc : 28 morts dans un atelier clandestin

Lundi 8 février, des pluies violentes se sont abattues sur Tanger, provoquant l’inondation d’une partie de la ville et la mort par noyade de 20 ouvrières et 8 ouvriers, qui ont été piégés dans un atelier clandestin de textile situé au sous-sol d’une villa.

Au Maroc, ces pluies violentes surviennent après de longues périodes de sécheresse. Les oueds se remplissent alors brutalement et se transforment, dans les campagnes, en torrents dévastateurs.

Dans les villes, comme à Tanger, les oueds sont canalisés, mais là aussi les pluies torrentielles font beaucoup de dégâts, les systèmes d’évacuation des eaux n’étant pas adaptés à ces situations. Cela dure depuis longtemps, et cela s’aggrave avec le changement climatique.

À Tanger, il n’a pas fallu plus de trois heures de pluie pour saturer le réseau d’évacuation des eaux dans plusieurs quartiers de la ville. La société Amendis, qui gère ce réseau ainsi que la distribution d’électricité à Tanger et dans d’autres grandes villes du Maroc, aurait pourtant largement les moyens de l’adapter à ces pluies violentes. Le chiffre d’affaires annuel de cette filiale de Veolia au Maroc dépasse les 3 milliards de dirhams (300 millions d’euros).

Les circonstances dans lesquelles les 28 ouvrières et ouvriers du textile ont trouvé la mort sont tout aussi scandaleuses. Leur atelier clandestin, qui employait une cinquantaine de personnes, était un garage souterrain de 150 m2 exposé aux risques d’inondation.

Le ministre de l’Emploi et le gouvernement font mine de découvrir ce problème des ateliers clandestins, mais c’est une situation connue de tous, et ils constituent même une partie importante de l’économie marocaine. Dans le secteur textiles et cuir, on estime que plus de la moitié de la production provient de l’économie informelle, où les droits des travailleurs sont encore plus bafoués que dans les entreprises légales.

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