Droits TV du foot : au fond des filets de Bolloré10/02/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/02/2741.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Droits TV du foot : au fond des filets de Bolloré

Canal + vient de mettre la main sur l’intégralité de la diffusion des matchs de Ligue 1 jusqu’à la fin de la saison 2020-2021.

Lors de la dernière mise aux enchères des droits TV, en 2018, pour la période 2020-2024, Canal + n’avait acheté que la retransmission de deux matchs par semaine. C’est Mediapro, groupe audiovisuel espagnol, qui avait remporté l’exclusivité de la retransmission de la Ligue 1 et 2 de football. Il promettait plus de 800 millions d’euros par an à la Ligue de football professionnel, la LFP, la mise la plus haute qui faisait saliver tous ceux qui vivent du ballon rond dans les milieux professionnels.

Mais les abonnements à la chaîne Téléfoot de Mediapro ont stagné et le diffuseur a cessé de payer ses échéances à la LFP dès l’automne. Mediapro avait promis une manne qu’il n’avait pas ou qu’il n’était pas prêt à verser sans retour sur investissements. Un accord a été trouvé pour qu’il se retire sans dommages pour lui ; en revanche les journalistes et le personnel de la chaîne Téléfoot viennent d’être licenciés puisque la diffusion s’est arrêtée. La LFP a donc remis sur le marché les droits de diffusion.

Les actionnaires de Canal + ne sont pas passés à côté de l’occasion d’attirer d’éventuels nouveaux abonnés parmi les fans de football, alors que depuis des années la chaîne est en perte de vitesse. En ajoutant 35 millions aux 168 millions qu’il lui reste à payer, Canal + fait une affaire en or. Le complément est une paille pour Vivendi, qui possède la chaîne. Mais la LFP n’avait pas d’autre choix que de solder la retransmission des matchs car elle est aux abois pour redistribuer l’argent nécessaire aux clubs de football qui vivent du versement des diffuseurs, en particulier en ce moment où le public est interdit de stade. Canal + aurait d’ailleurs fait languir la LFP pour faire baisser les enchères.

Si sur un terrain de football, il y a un arbitre et des règles à respecter, pour Bolloré, la seule qui compte, c’est celle du profit maximum.

Partager