Renault - Douai : la “Renaulution” supprime du personnel

03 Février 2021

L’usine Renault de Douai a été fermée huit semaines pour travaux. Les modèles de voitures fabriqués seront arrêtés et les travaux préparent l’arrivée de modèles électriques. Dans l’immédiat, un seul est programmé. La future Renault 5 électrique est ainsi promise à Douai pour 2025.

Le 18 janvier, la reprise en a inquiété plus d’un. C’était sans doute l’effet voulu par la direction. Il n’y avait plus un seul intérimaire, alors qu’il y en avait jusqu’à 600 avant la fermeture et près de 400 salariés en CDI, sur 2 900 inscrits à l’effectif, étaient absents. Les chefs d’équipe les avaient appelés chez eux pour leur dire de ne pas venir. « Ce n’est pas la peine, on ne sait pas encore sur quel poste te mettre. Reste chez toi, tu seras payé au chômage partiel et on te tiendra au courant .»

Même ceux qui avaient repris passaient presque tout leur poste sans travailler, sur une chaîne où il y avait très peu de voitures. C’est dans cette ambiance que la direction a organisé deux jours de grand-messe. Par groupes de vingt, les travailleurs ont vu une exposition sur les 50 ans de l’usine et écouté les sermons patronaux. L’ex-directeur de l’usine Toyota de Valenciennes, ex-toyotiste acharné, devenu ensuite directeur du pôle Renault et renaultiste inconditionnel, était chargé du discours. L’ex-directeur de l’usine de Douai, pour faire bonne mesure, lui, est passé chez Toyota…

La direction propose la « Renaulution tous ensemble », tel est le nom ridicule donné à l’évolution à venir de Renault. Mais ce sera seulement après une année difficile, et pas vraiment tous ensemble, puisqu’elle parle de résorber d’abord le sureffectif. Elle prétend qu’il existe des « pistes de réflexion » dont voici quelques-unes : elles comprennent des mutations vers d’autres sites Renault : STA Ruitz, à 45 kilomètres, ou MCA Maubeuge, à 88 kilomètres. Renault prétend y recenser 700 postes potentiels ; il y aura aussi des dispenses d’activité, ou des formations longues, ou encore des missions ponctuelles, comme des suivis de véhicules sous confidentialité… tout cela payé par des financements publics.

Ceux qui sont prétendument en sureffectif sont bien sûr inquiets, mais le sont chacun de son côté, atomisés, et sans avoir encore eu l’occasion de se réunir. Mais la question de la lutte pour le maintien de l’emploi pour tous, de la répartition du travail entre tous avec garantie du salaire, doit être mise à l’ordre du jour.

Correspondant LO