Banlieues : quelques promesses de plus

03 Février 2021

Le gouvernement a reporté la présentation de ses mesures prévues pour les quartiers populaires, mesures intitulées pompeusement « plan pour l’égalité des chances ».

Il a cependant déjà fait un certain nombre d’annonces, et évoqué un montant de 3,3 milliards d’euros. Comme d’habitude, c’est un tour de passe-passe.

Depuis les Grenelle, les Ségur et autres grands débats, quand il s’agit de mesures en faveur des travailleurs et des classes populaires, la méthode du gouvernement ne change pas : ce sont des annonces et puis… rien, sinon des sparadraps pour cacher la misère et des cadeaux au patronat.

En fait, sur les trois milliards annoncés, un milliard était déjà prévu dans le plan de relance de 100 milliards. Or il s’agit en grande partie de subventions aux entreprises employant des travailleurs venus de quartiers de banlieue. Une autre partie est prévue pour financer des dispositifs « d’insertion » comme les services civiques. L’émission Cash investigation a récemment rappelé comment des jeunes en service civique sont employés dans des associations ou des administrations sur des postes de salariés, alors qu’ils sont payés une misère, théoriquement pour des missions d’intérêt public.

Deux autres milliards ont été annoncés par Castex le 29 janvier à Grigny, dans l’Essonne. Ils doivent servir à la rénovation des quartiers populaires et de fait, celle-ci est urgente ! Sept nouveaux « quartiers de reconquête républicaine » seront également créés, ce qui signifie 180 policiers et gendarmes supplémentaires. Et puis il y a l’annonce totalement insuffisante de 500 recrutements à Pôle emploi !

Parmi les autres pistes évoquées par plusieurs ministres, et dont on ne sait pas encore si elles figureront dans le plan gouvernemental, on peut citer pêle-mêle : des prêts de 10 000 euros ; une liste de héros issus de la diversité pour donner leurs noms aux rues ; une plateforme d’appels pour dénoncer les discriminations ; un dispositif de « vacances apprenantes » lors des congés. Pas de quoi amener « l’égalité des chances »!

Thomas Baumer