Grèce : moins de médecins, mais plus de Rafale20/01/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/01/2738.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grèce : moins de médecins, mais plus de Rafale

Le Parlement grec a adopté le 14 janvier le projet de loi sur l’acquisition de 18 avions Rafale. L’achat concerne douze avions d’occasion provenant de l’armée française et six avions neufs.

C’est un cadeau de plus pour Dassault, l’avionneur choyé par le gouvernement français, et un trou de plus dans le budget grec. Il en coûtera en effet au total 2,5 milliards d’euros, pour des livraisons entre 2021 et 2023.

Dès décembre 2020, lors du vote du budget, le gouvernement avait insisté sur la nécessité de maintenir la suprématie de l’armée grecque dans les airs et de procéder à cet achat qui, prétend-il, change l’équilibre des forces, bien sûr face à la Turquie à laquelle la Grèce s’affronte pour la recherche et l’exploitation de gisements d’hydrocarbures en mer Égée. Pour cela, il est prévu au total 11,5 milliards d’euros pour les prochaines années, des frégates devant venir renforcer l’arsenal. Le budget de la Défense va augmenter de 57 % alors que le budget de la Santé baisse de 17 % par rapport à 2020.

La première phase de la pandémie a touché un système de santé en pleine déliquescence : en dix ans, il avait perdu 25 000 emplois, selon le syndicat des travailleurs hospitaliers. Des milliers de médecins avaient quitté le pays. Onze hôpitaux avaient fermé, plus de 800 cliniques également. Le plus grand hôpital d’Athènes, Evangelismos, aurait eu besoin, selon un représentant du personnel, d’embaucher mille personnes. Comme ailleurs, le système n’a à peu près tenu que grâce au dévouement et à l’acharnement des travailleurs.

La deuxième vague a été plus lourde, en particulier dans le Nord et en Attique. Et maintenant, en Grèce comme ailleurs, la logistique de la vaccination patine. À la mi-janvier, le bilan global depuis l’apparition du coronavirus a atteint plus de 145 000 personnes et causé 5 300 décès.

La priorité donnée au budget de la Défense est une calamité supplémentaire, dans un pays économiquement épuisé, où le salaire moyen, selon Eurostat, a baissé de 7 %, où le chômage est en hausse de 8 %, selon les chiffres officiels pourtant totalement sous-évalués.

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