États-Unis : le Capitole, symbole de quelle démocratie ?20/01/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/01/2738.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : le Capitole, symbole de quelle démocratie ?

Dans son numéro du 18 janvier, le journal trotskyste des États-Unis The Spark revient sur l’histoire du Capitole, le bâtiment du Congrès, pris d’assaut le 6 janvier dernier.

Joe Biden a déclaré que les personnes appartenant à des organisations de droite comme le KKK qui ont pris d’assaut le bâtiment du Capitole « ne reflètent pas la véritable Amérique ». En fait, l’histoire du bâtiment du Capitole montre le contraire.

À l’intérieur du dôme du Capitole, il y a des fresques, des frises et des peintures à l’huile géantes représentant des scènes de l’histoire des États-Unis. Elles montrent les explorateurs européens et les « pères fondateurs », comme s’ils étaient les seuls à avoir construit le pays. Certaines représentent des Indiens, comme s’ils avaient été « sauvés » par ces explorateurs : l’une d’elles montre même l’Amérindienne Pocahontas agenouillée pour le baptême, entouré d’hommes blancs debout.

Ces images ne montrent pas du tout l’esclavage. Les militants abolitionnistes Frederick Douglass (1818-1895), Harriet Tubman (1821-1913) ou Sojourner Truth (1797-1883) n’y figurent pas. La seule représentation d’une personne noire dans toute la rotonde du Capitole est un petit buste de Martin Luther King.

Ce n’est qu’en 2012 qu’un petit repère a été placé dans un coin de la salle de l’Émancipation, rebaptisée ainsi afin de commémorer le travail des esclaves qui ont construit pour l’essentiel le Capitole.

Le site Internet officiel du Capitole donne une longue description de sa construction, sans mentionner les esclaves qui ont posé ses fondations. Il donne plutôt l’impression que les architectes ont « accompli les travaux » eux-mêmes. Il faut se rendre dans une partie distincte du site, celle qui concerne le repère historique de 2012, pour apprendre que « la majorité des travaux ont été réalisés par les ouvriers de la région, qui étaient pour la plupart des esclaves afro-américains ». C’est même un esclave, Philip Reid, qui a moulé en 1860 la statue de la Liberté placée au sommet du dôme du Capitole, et qui a trouvé comment la transporter et l’installer !

De riches racistes véhiculent une « fake news » historique, et affirment avec leurs symboles qu’ils sont les seuls à avoir droit à ce pays : c’est aussi américain que le bâtiment du Capitole lui-même !

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