Grenoble : logement pas très social06/01/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/01/2736.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Grenoble : logement pas très social

Le 9 décembre, une cinquantaine de sans logis, dont des familles avec enfants, soutenus par l’association Droit au logement (DAL), ont investi un immeuble de logements sociaux voués à la réhabilitation, à l’Abbaye, une cité ouvrière de Grenoble.

Dix jours plus tard, le bailleur social Actis, dont la présidente, membre de La France insoumise (LFI), est la première adjointe au maire écologiste de Grenoble, y a fait couper le chauffage, l’eau et l’électricité, alors que depuis des années, ceux-ci étaient maintenus dans des locaux inoccupés.

La municipalité de Grenoble, à majorité EELV, LFI, PCF, propose des solutions d’hébergement temporaires, et veut effectuer un recensement précis des personnes à héberger. Le DAL refuse car, d’une part les conditions sanitaires des hébergements proposés sont catastrophiques et d’autre part, il estime qu’il est trop dangereux de transmettre la liste aux autorités à cause des menaces d’expulsion. Il demande la réquisition de cet immeuble, comme la loi le permet, dans l’attente de solutions pérennes et dignes pour ces familles.

Au bout de trois semaines de mobilisation, le maire va demander au préfet de réquisitionner l’immeuble. Mais on ne peut pas faire confiance à un préfet, responsable de l’hébergement d’urgence, qui vient d’ailleurs d’être condamné par le tribunal administratif pour avoir expulsé une famille avec sept enfants à la rue. Quant à la municipalité et à la Métro, la communauté d’agglomération, elles passent leur temps à se renvoyer la balle. En attendant, en plein hiver, 50 personnes vivent sans chauffage, sans eau et sans électricité, donc en situation d’urgence vitale.

Pour les soutenir et pour exiger la réquisition des logements vides, plus de 100 personnes se sont rassemblées samedi 2 janvier aux cris de « application de la loi de réquisitions », « un toit pour tous », « un toit c’est un droit », « un toit, une école, des papiers pour tous ».

Le maire, Éric Piolle, n’hésite pas à qualifier sa municipalité « d’arc humaniste » … Voilà un arc bien prompt à décocher ses flèches contre les plus pauvres.

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