Épidémie : le virus varie, l’incurie gouvernementale persiste06/01/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/01/2736.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Épidémie : le virus varie, l’incurie gouvernementale persiste

Les scientifiques britanniques considèrent que le nouveau variant du Covid-19 repéré en Angleterre en septembre est toujours aussi dangereux, mais 50 % plus contagieux. Il est aussi responsable d’une plus grande contamination chez les jeunes de moins de 20 ans.

Ce variant est responsable d’une violente vague épidémique depuis début décembre, qui a obligé le gouvernement britannique à mettre en place des restrictions de plus en plus sévères. Après avoir confiné Londres et le sud-est du pays, Boris Johnson a décrété le 5 janvier le confinement total de l’Angleterre et la fermeture des écoles. Le confinement total s’applique aussi à l’Ecosse. La population n’est autorisée à sortir que pour faire des courses et pour des raisons médicales. Ce confinement devrait se prolonger au minimum jusqu’à la fin février. D’ici cette date, le gouvernement dit espérer vacciner plus de 13 millions de personnes avec deux vaccins, Pfizer et AstraZeneca, et avoir repris le contrôle de l’épidémie pour pouvoir lever le confinement. Dans un pays qui totalise 75 000 décès et où près de 50 000 cas nouveaux de Covid apparaissent tous les jours, ces mesures d’urgence se sont imposées face au risque de rupture d’un système de santé déjà débordé.

En France, Olivier Véran a annoncé une dizaine de malades du variant britannique. Arnaud Fontanet, de l’Institut Pasteur et membre du conseil scientifique, a déclaré le 4 janvier que ce variant était « l’inquiétude du moment ». Il a réclamé une surveillance plus « agressive » pour tenter d’enrayer sa progression.

Le ministre affirme comme d’habitude que tout est sous contrôle : « Nous regardons cela comme le lait sur le feu. » Mais dans les faits la surveillance actuelle apparaît bien dérisoire. Selon Arnaud Fontanet, le nouveau variant ne peut être distingué de l’ancien que par environ 30 % des machines de tests PCR actuellement utilisées. Les tests antigéniques, eux, ne permettent aucune distinction. Pour le repérer efficacement, il faut également effectuer un séquençage du génome du virus, ce qui est fait actuellement pour moins d’un test positif sur 1 000, soit 50 fois moins qu’au Royaume-Uni.

Pas de moyens, pas de personnel, pas de tests, pas de vaccins, pas de centre de vaccination, pas d’anticipation des variants... Il y a à cela une seule explication : l’État se moque éperdument de la santé de la population.

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