Emploi des jeunes : prétexte pour de vieilles recettes06/01/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/01/2736.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Emploi des jeunes : prétexte pour de vieilles recettes

La ministre du Travail vient d’annoncer que, au motif de lutter contre le chômage des jeunes, les aides au patronat seront prolongées.

L’été dernier, Élisabeth Borne avait mis en place un plan pour l’emploi des jeunes en cette période de crise. Macron avait même promis qu’« aucun jeune dans la République ne serait sans solution ». Ces discours sont avant tout destinés à justifier le versement d’aides aux entreprises.

Ainsi depuis août, pour l’embauche d’un jeune de moins de 25 ans en CDI ou en CDD de trois mois ou plus, un patron peut toucher 1 000 euros par trimestre pendant un an, soit jusqu’à 4 000 euros. Depuis des années, le patronat ne paye plus de cotisations sur les salaires au niveau du smic. Avec ce dispositif, l’argent public finance environ le quart du salaire d’un jeune payé au smic.

Cette mesure, qui selon la ministre a déjà permis le versement de 220 000 primes, devait prendre fin le 31 janvier. Elle est maintenant prolongée, sans qu’elle ait précisé jusqu’à quand.

Il en est de même pour les 5 000 euros que touchent les entreprises pour prendre un jeune de moins de 18 ans en apprentissage ou en contrat de professionnalisation, une somme portée à 8 000 euros s’il a entre 18 et 25 ans.

Par ailleurs le service civique, en place depuis des années, est une forme d’embauche directe par l’État. Mais les quelque 150 000 jeunes qui se portent volontaires chaque année ne touchent que 473 euros par mois. C’est dire le peu de cas que l’État porte aux « missions au service de la collectivité » qu’ils remplissent et qui ne peuvent pas combler les lacunes que la réduction du nombre de fonctionnaires par les gouvernements a creusées.

La ministre assure que son souci est d’aider les jeunes à sortir du chômage. Mais ces mesures n’empêchent pas le taux officiel du chômage des 16-25 ans de grimper jusqu’à 21,8 %, et au fond elles ne font qu’inciter le patronat, en cas d’embauche, à ne pas choisir un candidat plus âgé, sur qui le bénéfice serait moindre. Pour un jeune ainsi embauché au rabais, combien d’autres sont laissés au chômage ?

Percevoir des rémunérations minuscules, être le support d’aides au patronat ou bien végéter au chômage, voilà le sort que le gouvernement réserve à la jeunesse travailleuse.

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