Dans le monde

Arabie saoudite : au pays des droits contre les femmes

Détenue depuis plus de deux ans, la militante féministe saoudienne Loujain Al-Hathloul vient d’être condamnée à cinq ans et huit mois par un tribunal antiterroriste. Ce verdict montre que l’attitude de cette monarchie réactionnaire à l’égard des femmes reste inchangée.

En fait de terrorisme, Loujain Al-Hathloul se battait contre le système de tutelle masculine qui pèse sur les femmes saoudiennes. Si, depuis son emprisonnement, la monarchie a levé certaines interdictions, comme celle qui privait les femmes du droit de conduire une voiture, elle continue de réprimer violemment celles qui osent défier son machisme institutionnalisé. Ce pays ami de la France et des États-Unis reste toujours une prison pour les femmes.

La peine assortie d’un sursis de deux ans et dix mois, qui s’ajoutent aux deux ans et demi de détention provisoire, devrait lui permettre d’être libérée dans deux mois. La condamnation de Loujain Al-Hathloul aurait sans doute été bien plus lourde si son cas n’avait pas été connu à l’échelle internationale. Cela a amené quelques réactions, au demeurant très mesurées, de la part des grandes puissances. L’Union européenne a fait savoir qu’elle regrettait cette condamnation. En France, disant souhaiter une libération rapide de cette militante, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a déclaré : « La France rappelle sa mobilisation constante en faveur des droits de l’homme et de l’égalité entre femmes et hommes. » Cette prétendue mobilisation n’a jamais empêché les gouvernements français de continuer à vendre des armes à ce régime moyenâgeux.

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