RATP : une grève qui en appelle d’autres29/12/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2021/01/2735.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

RATP : une grève qui en appelle d’autres

Selon la loi orientation mobilité (LOM), le réseau bus de la RATP serait découpé en lots mis en appel d’offres pour le 1er janvier 2025, et les salariés transférés vers des filiales de droit privé.

Les conditions de travail seraient régies par un décret instituant un cadre social territorialisé (CST), qui annonce une large série d’attaques contre lesquelles les travailleurs se sont mobilisés le 17 décembre, dans les bus, au métro et dans les secteurs de maintenance.

La direction présente ce CST comme un progrès par rapport à la convention collective nationale du transport urbain… pour mieux cacher que, sur la durée et la flexibilité du travail, les repos ou l’évolution des salaires, il se situe bien en deçà des conditions en vigueur à la RATP. L’entreprise se pose aussi en victime de l’ouverture à la concurrence afin de convaincre ses salariés qu’ils doivent mettre leurs intérêts en veilleuse pour qu’elle remporte les marchés.

Les grévistes ont tenu à montrer qu’ils ne sont pas dupes de ces effets de manche, et les discussions autour de la grève ont permis de s’adresser à ceux qui pensent que 2025 est encore loin ou qui, pessimistes, se disent que les jeux sont faits.

Même si la participation a été variable selon les sites, c’est dans le secteur bus que la mobilisation a été la plus forte. À Thiais, dans le Val-de-Marne, 50 grévistes se sont retrouvés devant le dépôt, au grand dam de la toute nouvelle directrice qu’on a entendue demander : « Mais pourquoi y a-t-il autant de grévistes ? »

La réponse se trouve dans ce CST fabriqué sur mesure pour le patronat du transport. Mais, au piquet, il y avait aussi dans l’air quelque chose de la grève de l’an dernier : la fierté, le plaisir de se retrouver et de constater que les liens créés alors existent toujours.

Au rassemblement central organisé au dépôt de Belliard, dans le 18e arrondissement de Paris, plusieurs responsables syndicaux et politiques ont tenu à mêler à leur soutien aux grévistes une bonne dose d’appels à voter à gauche aux régionales. Ils affirment qu’une défaite électorale de Pécresse, la présidente de droite de la région, permettrait de faire obstacle aux plans de la direction… Comme si, aux affaires, la gauche avait rechigné à privatiser, y compris au temps où le PCF parvenait à se ménager une place à la table du Conseil des ministres !

Dans sa prise de parole, notre camarade Nathalie Arthaud n’a pas manqué de dénoncer cette arnaque électoraliste, affirmant avec le soutien marqué d’un certain nombre de grévistes, que la seule force sur laquelle les travailleurs peuvent compter, c’est la leur : leur solidarité et leur détermination à ne rien lâcher, que ce soit sous le prétexte de la crise sanitaire et économique ou celui de l’ouverture à la concurrence.

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