Dans les entreprises

SNCF – Noisy-le-Sec : colère à l’atelier

L’atelier de réparation ferroviaire de Noisy-le-Sec, en Seine-Saint-Denis, emploie 360 personnes à l’entretien des rames des lignes E et P du RER. Depuis le premier confinement et l’arrivée d’un nouveau directeur, en mars, les conditions de travail se sont dégradées.

Une équipe de six personnes a été supprimée sans préavis : trois ouvriers seront mutés et il a été demandé aux trois autres de se trouver une place dans les autres équipes. Plus récemment, la direction a annoncé la fermeture prochaine du magasin outillage, avec trois suppressions d’emplois et, là encore, un travail qui va être fait par d’autres. Fin août, la fermeture prochaine du cabinet médical était annoncée, laissant un atelier de presque 400 personnes sans infirmière !

Jeudi 17 décembre, une heure d’information syndicale a rassemblé 70 ouvriers, soit la totalité des présents, alors que de nombreux ouvriers sont en congé. Après plusieurs prises de parole, un vote pour « poser la caisse », c’est-à-dire la grève, a été organisé. 38 mains se sont levées, et malgré le fait que les grévistes n’avaient pas fait de déclaration 48 heures avant – une procédure obligatoire à la SNCF – ils ont maintenu leur décision et ont mis sur le papier les nombreuses revendications. À trois reprises, des cadres sont venus les voir pour qu’ils reprennent le travail, en vain. Les grévistes ont d’ailleurs dû en renvoyer un qui s’incrustait .

Une fois les revendications votées et signées par tous, l’un d’entre eux a remis les revendications au directeur, en lui souhaitant bon Noël. Celui-ci, qui avait proposé de recevoir une délégation de quatre personnes, a dû recevoir une délégation de onze personnes, soit un ouvrier par équipe, ce que le directeur a dû accepter, avant de poser comme condition que les grévistes reprennent le travail pour ne pas être sanctionnés. Ses menaces ayant énervé un peu plus les participants, la grève s’est poursuivie toute la journée.

Personne n’avait d’illusions sur la rencontre avec la direction, et il n’en est rien sorti. La production de la journée n’est pas sortie non plus, ce qui a fait dire à beaucoup que, sans cheminots, il n’y a pas de trains.

Après le compte-rendu de la délégation, tous les grévistes étaient contents d’avoir marqué le coup. Ils veulent remettre cela en janvier, lorsque tous les cheminots seront présents. En guise de cadeau de fin d’année, le directeur a bien offert aux cheminots une serviette de bain. Mais cette fois-ci, c’est lui qui s’est épongé le front !

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