Sans-papiers : l’Union européenne contre les migrants22/12/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/12/2734.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sans-papiers : l’Union européenne contre les migrants

« L’effort national, c’est nous », proclamait une banderole de la manifestation parisienne des sans-papiers du 18 décembre. À l’occasion de la journée internationale des migrants, pour la quatrième fois en un an, des milliers de sans-papiers ont ainsi manifesté dans une cinquantaine de villes pour exiger leur régularisation, la fermeture des centres de rétention administrative, des logements dignes et un accès à la santé.

Ils dénonçaient aussi l’aggravation de leurs conditions de vie, rendues encore plus précaires avec la crise sanitaire. Dans la restauration, le bâtiment, le nettoyage, la livraison, ils sont des dizaines de milliers à travailler sans contrat, parfois pour quelques euros et à la merci d’un contrôle de police. La fermeture des restaurants et de nombreuses entreprises, la mise en sommeil de chantiers de construction ont laissé sans ressources des milliers d’entre eux. D’autres ont été « en première ligne » face au virus pendant les confinements, dans le nettoyage ou la livraison.

La France n’est bien sûr pas le seul État à rendre la vie impossible à des centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants. Un Livre noir de 1 500 pages réalisé par plusieurs ONG, dénonce ainsi les pratiques barbares exercées aux frontières de l’Union européenne contre les migrants : vol, enfermement, tirs pour effrayer, signatures extorquées sur des documents non traduits... Des immigrés y racontent comment ils ont été « traînés par terre comme des ordures », « poussés dans une rivière et arrosés de cailloux » ou confrontés à des chiens, par les gardes-frontières et les policiers. Le rapport souligne particulièrement les agissements de la Hongrie ou de la Croatie.

Cette politique inhumaine vaut à des centaines de milliers de personnes d’être pourchassées par la police, battues et enfermées dans des camp en attendant une hypothétique régularisation, quand elles ne meurent pas en cours de route. Et si elles parviennent à passer au travers des mailles du filet, c’est pour être d’autant plus exploitées qu’elles peuvent rester des années sans papiers.

Celles et ceux qui se battent pour leurs droits ont donc mille fois raison et leur combat est celui de tous les travailleurs.

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