Hôpital de la Croix-Rousse : une politique criminelle22/12/20202020Journal/medias/journalarticle/images/2020/12/P10-1_OK_Hopital_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C44%2C800%2C495_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital de la Croix-Rousse : une politique criminelle

La deuxième vague de l’épidémie est à peine terminée, la troisième déjà annoncée, que, pour les travailleurs, il n’y a aucun répit. Plusieurs clusters ont éclaté au sein de l’hôpital de la Croix-Rousse, à Lyon.

Illustration - une politique criminelle

Ces clusters sont devenus incontrôlables à cause de l’empressement de la direction à fermer au plus vite des services mobilisés pour le Covid afin de les rebasculer dans leur spécialité d’origine. Des patients sont morts pour avoir attrapé le Covid à l’hôpital. Ces choix résultent de la gestion de l’hôpital en flux tendu et du manque permanent de lits et de personnel. Quand toute l’année le nombre de lits est insuffisant, en période de pandémie, c’est la catastrophe.

La direction gère cette pénurie sans égards ni pour les patients ni pour les salariés. Pour la masquer, sa seule réponse est de rendre les travailleurs responsables des contaminations. Elle les accuse de manger à trop nombreux dans les salles de pause, de faire la fête à l’extérieur ou de ne pas appliquer correctement les gestes barrières. Ces accusations mensongères et ces leçons de morale choquent. Tous les gestes barrières du monde ne peuvent pas suffire quand la direction continue d’imposer des entrées dans les services contaminés, refuse de rouvrir des services Covid pour isoler les patients et ne se donne même pas la peine d’informer le personnel cas contact. Faire travailler les salariés dans plusieurs services est un autre moyen de propager le virus. Sans parler des locaux vétustes et inadaptés, ce qui se traduit par deux douches pour vingt patients sans aération dans tel service, des salles de pause minuscules voire inexistantes un peu partout, des chambre à deux lits maintenues.

Et pendant ce temps, le gouvernement scande « tester, tracer, isoler » tandis que les Hospices civils de Lyon mènent une campagne de publicité écœurante telle que : « Aux masques citoyens, gardez vos postillons ». Voilà beaucoup de paroles hypocrites et bien peu d’actes.

La politique d’économies menée depuis des années rend impossible de faire face aux problèmes posés par l’épidémie. Devant cette incurie, seules les initiatives des travailleurs de l’hôpital et leur volonté de faire tourner les services, permettent de limiter la casse.

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