Grande-Bretagne : mensonges sur le Brexit16/12/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/12/2733.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grande-Bretagne : mensonges sur le Brexit

Cet article est extrait de l’éditorial des bulletins d’entreprise, daté du 9 décembre, du groupe trotskyste britannique Workers’ Fight (UCI).

Le début de la campagne de vaccination, le 8 décembre, était une mise en scène politique. Il y a des raisons sanitaires à commencer rapidement la vaccination, d’abord parce que la Grande-Bretagne a le taux de mortalité par Covid le plus élevé d’Europe.

Mais il y a d’autres raisons pour proclamer que la Grande-Bretagne est la première à le faire. Le Premier ministre Boris Johnson perd chaque jour des points dans les sondages, à cause de sa gestion criminelle de l’épidémie. Et quoi de mieux que ce vaccin qui sauvera des vies, une première mondiale, pour incarner la « grandeur britannique », même si le vaccin est importé ?

Il en va de même des dernières négociations avec l’Union européenne sur le Brexit. Si Johnson ramène quelque chose pour Noël, ce sera un cadeau pour les capitalistes britanniques. Mais si les négociations échouent, il prétendra que la Grande-Bretagne est en route vers une « puissante prospérité ».

Johnson en a déjà rabattu sur sa tentative de revenir sur l’accord sur la frontière nord-irlandaise. En réalité, ce ne sont pas les négociateurs britanniques qui peuvent aisément rompre les négociations sans grand dommage, mais l’Union européenne. En effet 6 à 8 % seulement des exportations européennes sont à destination de la Grande-Bretagne, alors que 43 % des exportations britanniques vont vers le marché européen.

Les économistes du gouvernement viennent de publier un rapport où il apparaît que le Brexit aura plus de conséquences négatives que le Covid, car ses effets seront permanents. L’économie peut se remettre, avec des cicatrices, des effets de la pandémie. Mais s’il n’y a pas d’accord sur le Brexit, les effets seront bien pires.

Si le gouvernement n’avait pas été aussi obsédé par son nationalisme étroit et une insularité considérée comme une vertu, la crise sanitaire n’aurait pas été aussi profonde. Qu’est-ce donc que le Brexit, sinon un autre acte de nationalisme insulaire ? C’est aussi un pas en arrière.

La classe ouvrière ne peut ignorer qui en est responsable et devra s’organiser politiquement pour y faire face.

Partager