Nos lecteurs écrivent Camping à Paris-Saint-Lazare09/12/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/12/2732.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Nos lecteurs écrivent Camping à Paris-Saint-Lazare

« La SNCF est en déficit d’agents de conduite, particulièrement en Ile-de-France, et il faut un an de formation pour obtenir la licence de conducteur de trains. Cela ne l’empêche pas de les considérer comme des pions.

Ainsi, quatre postulants pour Paris Saint-Lazare ont finalement appris qu’ils n’y seront pas affectés, mais iront au dépôt d’Achères, à vingt kilomètres de là, contrairement à l’engagement de la SNCF. Le dépôt d’Achères est très mal desservi, ce qui rend difficiles les prises de service à quatre heures du matin. Peu importe à la SNCF que ces conducteurs habitent parfois en plein Paris. Face au mécontentement, elle leur a mis la pression, leur proposant même la démission. Cela a semblé fonctionner, au début.

Mais, quelques semaines plus tard, les conducteurs ont décidé de camper dans le couloir de la direction, entre le bureau du directeur et celui de la responsable des ressources humaines (RRH). Ils ont installé les matelas gonflables et les sacs de couchage, décidés à rester là jusqu’à satisfaction ! Les cheminots des bureaux, tout comme la police ferroviaire qui fait des rondes, ont posé des questions. L’information a circulé, avec l’indignation qu’elle entraîne. La serrure du bureau de la RRH ne fonctionnant plus, un des conducteurs l’a rassurée : « Pas de soucis, on vous surveille la porte ! » Et durant cinq jours les collègues de plusieurs services sont venus apporter des viennoiseries et leur soutien, à tel point qu’il a fallu limiter la livraison de croissants et les horaires de visite, tant la solidarité ne semblait plus s’arrêter. Une soirée raclette a été organisée sous le sapin de Noël décoré...

La direction a dû finir par céder. Les conducteurs seront tous dans moins de deux ans à Saint-Lazare et, d’ici là, les journées de service devront tenir compte de leurs trajets. « On vous fait gagner dix ans », grince des dents la direction. Surtout, elle prouve à tous qu’il faut une lutte collective pour qu’elle cède quelque chose ! »

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