Jour de carence : un pas en avant, un pas en arrière…09/12/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/12/2732.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Jour de carence : un pas en avant, un pas en arrière…

Le gouvernement vient d’annoncer la suppression du jour de carence (rétabli en 2018) pour les fonctionnaires en arrêt maladie lié au Covid.

Avant 2012, en cas d’arrêt maladie, les fonctionnaires n’avaient aucune retenue sur leur traitement. Dans le privé, la Sécurité sociale indemnisait, et c’est toujours le cas actuellement, à partir du quatrième jour d’arrêt. C’est aussi le cas pour les contractuels dans la fonction publique. Toutefois, dans bon nombre de grandes entreprises, les jours de carence sont compensés par l’employeur, dans le cadre d’accords d’entreprise ou de conventions collectives.

En 2012, le gouvernement Sarkozy-Fillon a instauré un jour de carence pour tous les fonctionnaires, sous prétexte d’égalité avec les salariés du privé. Il s’agissait d’une part de faire pression sur les travailleurs pour qu’ils viennent travailler même malades, d’autre part de réaliser une ponction sur leur salaire.

En 2014, le gouvernement Ayrault-Hollande abrogea ce jour de carence, après une longue période de tergiversations. Macron, l’ancien ministre de l’Économie de Hollande, élu président en 2017, chargea Darmanin de le rétablir pour les fonctionnaires. Il fallait montrer sa détermination à s’en prendre au monde du travail.

Évidemment, en période de pandémie, l’absurdité du jour de carence et sa dangerosité explosent. Le gouvernement l’avait donc suspendu au printemps lors de la première vague, puis rétabli en juillet. Il propose de le suspendre à nouveau du 1er janvier au 16 février. 2021, date de la fin de l’état d’urgence sanitaire.

Il s’agit donc d’une mesure provisoire et à court terme. Il n’y a que la carence des gouvernements de la bourgeoisie qui ne soit ni partielle ni provisoire.

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