Dans le monde

États-Unis : flambée épidémique et pauvreté

Les États-Unis traversent actuellement une troisième vague de l’épidémie de Covid, pire que les deux précédentes.

Se préparant à exercer le pouvoir, après son intronisation le 20 janvier prochain, Joe Biden recommande que le port du masque soit généralisé dans le pays, à l’inverse d’un Donald Trump sur le départ. Mais, sur cette question, il fait appel au bon vouloir des gouverneurs d’État, dont une dizaine ne veulent pas assumer une telle décision.

Le nombre de contaminations quotidiennes dépasse actuellement 200 000. Plus de 100 000 personnes sont hospitalisées. La moyenne du nombre de décès dus au virus a été de 2 249 par jour au cours de la première semaine de décembre. Le bilan approche 300 000 morts depuis le début de l’épidémie. Même rapporté à la taille de la population américaine, il est supérieur à celui de la France, déjà catastrophique avec 55 500 décès.

Face à la situation, la Californie vient de décider d’un second confinement de trois semaines minimum, qui a pris effet le 7 décembre dans la moitié sud de l’État, où le taux d’occupation des lits de réanimation est supérieur à 85 %.

Le journal trotskyste américain The Spark décrit ainsi les conditions qui mènent à l’expansion de l’épidémie dans les quartiers populaires de la vallée de San Fernando. C’est dans cette banlieue nord de Los Angeles, de près de deux millions d’habitants, que sont enregistrés les taux de contamination les plus élevés de cette métropole.

« Être un travailleur essentiel et pourtant sous-payé est la raison principale de cette concentration épidémique. Dans cette zone, la moyenne des salaires est de 10,60 dollars (8,75 euros) de l’heure, moins que les 12 ou 13 dollars (suivant la taille de l’entreprise) du salaire minimum californien et bien moins que les 15 dollars qu’il devrait atteindre en 2023.

À cause de ces bas salaires, beaucoup de travailleurs ne se font pas tester, de peur qu’un résultat positif entraîne la perte de jours de salaire, car bien des employeurs n’accordent ni congés maladie, ni congés tout court. Certains travaillent se sachant malades et contaminateurs potentiels car ils n’ont pas le choix.

L’importance des dépenses de logement aggrave la situation, forçant les travailleurs pauvres à vivre dans un environnement surpeuplé. On rencontre des familles de six personnes vivant dans un garage ; ou bien des colocations à quatre familles, chacune occupant une chambre. Les classes fermant les unes après les autres, les conditions empirent avec les enfants coincés à la maison.

Le dur travail accompli par ces familles populaires permet à de nombreux secteurs économiques de Los Angeles – supermarchés, entrepôts, restaurants, abattoirs, usines alimentaires, confection – de générer des profits énormes. »

La pauvreté engendrée par le capitalisme, même dans le pays le plus riche du monde, est un bon terreau pour l’épidémie.

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