Leur société

Nos lecteurs écrivent Debout les forçats de la faim !

« Je rejoins les centaines d’étudiants qui font régulièrement la queue pour récupérer les colis alimentaires au campus de Saint-Charles à Marseille. La file s’allonge au fur et à mesure et semble interminable. Depuis mars, elle n’a jamais été aussi longue.

En effet, depuis le premier confinement, les étudiants qui galèrent peuvent s’inscrire en ligne chaque semaine pour réserver un colis alimentaire. Tant de monde s’y est pressé que l’opération a continué même après le déconfinement. Chaque semaine, plus de mille colis alimentaires sont distribués par des bénévoles d’associations et des syndicats étudiants, qui se relaient dans les différents campus de l’université.

Après une bonne heure d’attente, en dehors d’aliments basiques tels que féculents, boîtes de conserve, et cinq fruits et légumes maximum (!), les étudiants peuvent se procurer des produits d’hygiène essentiels comme des protections hygiéniques et des masques.

La condition de milliers d’étudiants était déjà très dure avant le Covid. Avec la crise sanitaire, qui a brutalement aggravé la crise économique, elle n’a fait qu’empirer. Occupant le plus souvent des postes précaires, dans la restauration, le tourisme, ou de saisonniers pour financer les études, nous sommes parmi les premiers à avoir vu nos contrats non renouvelés, et aujourd’hui trouver le moindre petit boulot est un parcours du combattant. Quant aux aides de l’État, nous n’en avons pas vu la couleur. Ses caisses sont dédiées au sauvetage des profits capitalistes. Cela explique le succès de ces distributions.

En France comme ailleurs, des millions de futurs travailleurs font l’expérience brutale de la lutte des classes avant même d’accéder au marché du travail. »

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