Des livreurs surexploités02/12/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/12/2731.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Des livreurs surexploités

« Dans la période de crise sanitaire que nous vivons, voici deux exemples de la dégradation des conditions de vie et de travail de travailleurs précaires que je connais.

L’un est autoentrepreneur, livreur à vélo pour la plate-forme Uber Eats. Avant le confinement, en travaillant parfois dix heures et plus par jour, cinq à six jours sur sept, il pouvait être rémunéré de 1 850 à 1 900 euros par mois, desquels il faut déduire les charges. Il exerçait cette activité sur la région parisienne. Maintenant, depuis plusieurs mois en province, où les commandes sont moins nombreuses et ont de toute façon beaucoup diminué, il ne gagne plus que 850 à 900 euros pour huit heures de travail par jour.

Malgré le nouveau confinement, Uber Eats continue de recruter, et les candidats ne manquent pas. La crise sanitaire et la perte de leur petit boulot pour de nombreux travailleurs précaire, ont rendu la concurrence plus rude, les courses moins nombreuses et les revenus moins élevés pour chacun.

Le second travaillait dans l’événementiel jusqu’en mars dernier. Embauché comme extra par Elior, il signait un contrat journalier, embauché le matin, licencié le soir. Ainsi, en un mois complet, il pouvait avoir signé une trentaine de contrats journaliers. S’il travaillait moins, ce sont les indemnités de chômage qui venaient en complément de son salaire. Mais avec le confinement tout s’est arrêté.

Ce travailleur a perçu ses indemnités tant que ses droits au chômage ont été ouverts. Mais, l’événementiel ne reprenant pas et ses droits s’épuisant, il a cherché du travail là où il y en avait encore. Il se retrouve prestataire chez un sous-traitant de Chronopost, comme livreur à partir de six heures du matin et jusqu’à ce que son camion soit vidé. Il est payé 1 euro par client livré ! »

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